Dans un message vidéo, le prélat est convaincu qu’après l’épidémie de Covid-19 va apparaître «la pandémie de la lutte pour le pouvoir, la pandémie de nombreuses difficultés pour pouvoir boucler les fins de mois». Assurant que cette crise sanitaire a «mis à nu de profondes inégalités et une grande injustice» dans le pays, il souligne que «face à cette réalité et lorsque nous nous mettrons à table, tous devront être conviés».
L’Argentine ne sera cependant pas le seul pays du continent touché par la faim. D’après Julio Berdegué, sous-directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), «l’Amérique latine et les Caraïbes risquent fort de connaître un retour en arrière historique dans la lutte contra la faim». Alors qu’il représente 8,5% de la population mondiale, le continent compte 17% des personnes officiellement contaminées (chiffres au 10 juin) et 14% des morts.
Dans son intervention, Mgr Oscar Ojea a également rappelé les propos du pape François. «Le Saint-Père nous dit qu’après la pandémie, une opportunité inédite nous est offerte: nous devons écrire une nouvelle histoire après celle qui a laissé, et laisse encore aujourd’hui, beaucoup de souffrance et de douleur».
D’où l’appel du président de la Conférence épiscopale argentine à «chercher un style de vie plus austère qui puisse favoriser la distribution des ressources entre tous. Une conversion qui appelle à un changement des modes de consommation, qui réduise les mauvais traitements infligés à la nature et aux êtres humains, surtout lorsqu’ils sont pauvres».
Au 11 juin 2020, l’Argentine compte officiellement 25’987 personnes atteintes par le virus et 735 morts. Après 80 jours d’un confinement strict, le gouvernement a assoupli les règles mais, face à une nouvelle hausse du nombre de contaminations depuis le début de la semaine, pourrait prendre de nouvelles mesures afin d’obliger les Argentins à rester chez eux.
La situation économique demeure très inquiétante depuis que le pays s’est déclaré en cessation de paiement et dans l’impossibilité de rembourser la dette au FMI. (cath.ch/jcg/gr)
Jean-Claude Gérez
Portail catholique suisse
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