La cérémonie d’installation de Mgr Lin Jiashan a été présidée par l’évêque de Xiamen, Mgr Joseph Cai Bingrui, également chef de l’Association patriotique provinciale, l’organe du clergé dit «officiel». Seules 80 personnes et 50 prêtres étaient présents, officiellement en raison des mesures liées au risque de contagion du Covid-19. Selon certaines sources, cette présence limitée s’expliquerait en raison des tensions qui entourent cette nomination.
Le nouvel évêque de Fujian a toujours fait partie de l’Église «non-officielle» dite aussi «clandestine», au point d’avoir été condamné à 10 ans de travaux forcés dans les années 1980. Cette nomination officielle serait le résultat d’une volonté de sa part de régulariser sa situation auprès du gouvernement, contre l’avis de la majorité de ses prêtres.
L’archidiocèse est l’un des plus riches et des plus peuplés de Chine. Il compte environ 300’000 fidèles, 120 prêtres et plus de 500 religieuses. Encore récemment, la communauté des prêtres était divisée en deux groupes : la vingtaine de pasteurs soutenant Mgr Lin Jiashan, et une soixantaine d’entre eux derrière le Père Lin Yuntuan.
Depuis la création du nouveau Règlement sur les activités religieuses, le régime chinois exige que chaque prêtre adhère à «l’Église indépendante», aime son pays et se soumette aux politiques du Parti communiste. Après la signature de l’Accord Chine-Vatican, la pression sur les prêtres a été encore plus forte.
Plusieurs prêtres n’ont pas voulu signer l’adhésion au règlement et accusent l’évêque de les avoir «trahis», selon l’agence AsiaNews. La reconnaissance gouvernementale de Mgr Lin Jiashan peut donc autant faciliter les relations entre l’Église catholique et le régime communiste chinois, que raviver les oppositions. (cath.ch/imedia/ah/rz)
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