Samedi après-midi, près de 5’000 personnes se sont rassemblées à Bâle pour une manifestation non autorisée contre le racisme. Les manifestants portaient des pancartes avec les mots «Les vies noires comptent» (»Black Lives Matter») ou «Silence blanc = violence».
Les manifestants ont protesté contre la discrimination raciale et la violence policière à l’encontre des personnes de couleur. Les orateurs ont fait part de leurs propres expériences quotidiennes du racisme en Suisse, un problème loin d’être purement américain, a déclaré une femme.
Les participants à la manifestation ont distribué des masques de protection que presque tous les manifestants ont portés. La police s’est montrée présente, a distribué des tracts avec le code de conduite du Conseil fédéral, mais n’est pas intervenue.
Le rassemblement a été pacifique, et aucun dommage matériel n’a été détecté, a déclaré un porte-parole de la police à l’agence de presse Keystone-SDA. Pour des raisons de proportionnalité et pour éviter l’escalade, le rassemblement n’a pas été dissous. Lorsque les participants au rassemblement se sont assis pendant plusieurs minutes de silence sur le pont du milieu au-dessus du Rhin, des policiers se sont agenouillés en signe de solidarité.
À Zurich, plus de 1’000 participants sont partis de la Bahnhofstrasse en début d’après-midi. La police a accompagné le cortège jusqu’à la prairie de la caserne, où la manifestation s’est interrompue. La manifestation non autorisée a été largement tolérée par la police. Il était possible de quitter le terrain ou le défilé à tout moment, a annoncé la police municipale sur Twitter.
Cependant, la police a arrêté une femme identifiée selon la police de la ville de Zurich comme l’organisatrice de la manifestation illégale. Une deuxième personne a été signalée par la police au ministère public pour violences et menaces à l’encontre des autorités et des fonctionnaires.
A Berne, quelques dizaines de personnes ont protesté contre le racisme par une action symbolique. Elles se sont assises en demi-cercle sur la place de la gare et ont porté des masques d’hygiène portant l’inscription «Je ne peux pas respirer». Elles tendaient aux passants des boîtes en carton portant le slogan «Black Lives Matter» (la vie des noirs compte, ndlr) ou «Racism is everywhere» (le racisme est partout, ndlr). A Bienne, plus de 1’000 personnes ont déjà manifesté contre le racisme sous ce slogan vendredi.
En Suisse romande, un rassemblement autorisé a eu lieu à Neuchâtel avec 500 personnes réparties en deux groupes. La limite de 300 personnes fixée par les autorités a ainsi été respectée. Selon la police cantonale neuchâteloise, le rassemblement était calme et les manifestants portaient tous des masques de protection.
Depuis samedi, les manifestations politiques et de la société civile en Suisse peuvent à nouveau être autorisées, mais seulement sous certaines conditions. Le nombre de participants doit être limité à 300 personnes et les organisateurs doivent élaborer un concept de protection et désigner une personne responsable.
Malgré les restrictions imposées par la pandémie, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de nombreuses villes européennes ces derniers jours. Le déclencheur de ces manifestations est la mort de l’Afro-Américain George Floyd à Minneapolis (USA), étouffé le 25 mai sous le genou d’un policier blanc. (cath.ch/ag/cp)
Carole Pirker
Portail catholique suisse
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