Les conséquences des mesures barrières pour lutter contre le Covid-19 sont bien réelles et ont un terrible coût humain pour la population congolaise, relate l’ONG chrétienne Action de Carême, ceci à de nombreux niveaux. Mourir de faim plutôt que du coronavirus est ainsi devenu une menace pour les travailleuses et travailleurs employés dans l’économie informelle, qui jouent quotidiennement leur survie. On s’attend également à ce que le probable ralentissement économique au niveau mondial impacte fortement la RDC, dont l’économie est très dépendante de l’extraction et de l’exportation des matières premières.
En RDC, les conséquences liées au Covid-19 été étudiée par Afrewatch, une ONG de droit congolais spécialisée dans la gouvernance des ressources naturelles. Cette ONG, partenaire d’Action de Carême, a sorti le mois dernier un bulletin spécial qui explore l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi dans le secteur minier de la RDC, en se focalisant sur les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba (Sud-Est du pays).
Selon son rapport, Afrewatch recommande aux gouvernements provinciaux du Lualaba et du Haut-Katanga de «faire respecter les droits des travailleurs et travailleuses, de s’assurer que les entreprises améliorent les conditions de vie et de travail de leurs employés sur les sites de confinement et de mettre en place un mécanisme transparent pour la gestion des fonds récoltés dans le cadre de la riposte contre la pandémie».
Parallèlement, l’ONG congolaise demande les entreprises minières d'»observer les lois nationales en matière de travail et d’investir dans l’amélioration des conditions de vie et de travail sur les sites de confinement».
Au cours des dernières semaines, le Réseau européen pour l’Afrique centrale (EurAc) basé à Bruxelles, dont Action de Carême est membre, a analysé l’impact du Covid-19 au niveau des libertés et droits fondamentaux, du genre, de la sécurité alimentaire, de l’efficacité des chaînes d’approvisionnement en minerais et des questions humanitaires.
Dans son rapport d’analyse (en anglais), l’EurAc recommandent à l’Union européenne (UE), et à ses États membres, de «garantir le soutien aux organisations locales et internationales de défense des droits humains et des droits des femmes» dans la région des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda). Les restrictions imposées à la liberté d’expression et à la liberté de la presse «devraient être remises en question» et le soutien à la presse indépendante devrait être renforcé.
De même, «les diplomates européens doivent pouvoir assister aux procès des journalistes, des défenseurs des droits humains et des prisonniers politiques, et leur rendre visite en prison conformément aux lignes directrices de l’UE sur les défenseurs des droits humains». Les prisonniers politiques et les personnes en détention provisoire «devraient être libérés de manière immédiate et inconditionnelle», précise encore le rapport. (cath.ch/com/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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