Ce temps de prière était réalisé en liaison avec de nombreux sanctuaires à travers le monde, notamment Lourdes bien sûr, mais aussi Fatima, Guadalupe ou encore Lujàn, dans l’Argentine natale du pape François.
C’est devant une assemblée en grande partie portant un masque, quelque 130 personnes dont Mgr Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon, que le chef de l’Eglise catholique a présidé cette prière. Plus d’une vingtaine de sanctuaires ont en outre participé à cet événement, par le biais d’un écran disposé près de la grotte dans les jardins du Vatican.
Le visage grave, le pontife argentin a égrainé son chapelet, assis devant la grotte, près de l’autel situé à l’intérieur. A l’issue de cette prière commune et après un Salve Regina, il s’est adressé à la Mère du Christ, la suppliant de faire intervenir «le Père miséricordieux» pour libérer l’humanité «de cette terrible pandémie» par sa main puissante. Il l’a priée d’implorer Dieu pour que cette dure épreuve se termine.
A la Vierge de Lourdes, le pape a encore demandé de réconforter ceux qui sont perdus et pleurent leurs proches qui sont morts, parfois enterrés d’une manière «qui fend l’âme». Il lui a confié les personnes angoissées en raison de proches malades. «Comme à Cana, interviens auprès de ton Divin Fils, en lui demandant de réconforter les familles des malades et des victimes, et d’ouvrir leur cœur à la confiance», a prié le pontife.
Le primat d’Italie a également remis à la Vierge l’ensemble des médecins et personnes travaillant en première ligne pour lutter contre cette pandémie, et a demandé à la Mère du Christ d’illuminer «les hommes et les femmes de science» pour qu’ils trouvent des solutions pour vaincre la maladie.
L’évêque de Rome n’a pas non plus manqué de prier pour les chefs d’Etats, «pour qu’ils œuvrent avec sagesse, sollicitude et générosité, en secourant ceux qui manquent du nécessaire pour vivre», et programment des solutions sociales et économiques.
Il a enfin demandé à la Vierge «de toucher les consciences» pour que les sommes utilisées pour l’armement soient plutôt employées à l’avenir pour effectuer des études adéquates afin d’éviter des catastrophes similaires. «Mère bien-aimée, fais grandir le sentiment d’appartenir à une seule grande famille dans le monde», a supplié le chef de l’Eglise catholique.
Les cinq dizaines de ce chapelet ont été récitées par différentes catégories d’hommes et des femmes particulièrement impliqués dans cette crise. Il s’agissait d’un médecin et d’une infirmière, d’une personne qui s’est remise de la maladie et d’une personne qui a perdu un être cher à cause de celle-ci, d’un prêtre, d’un aumônier d’hôpital, et d’une religieuse qui est infirmière. Parmi les autres participants figuraient un pharmacien, un médecin, un journaliste, un volontaire de la protection civile italienne et aussi une jeune famille qui a mis au monde un bébé pendant la pandémie.
Le premier mystère glorieux a permis de prier pour le personnel infirmier et les médecins, le second pour les militaires, forces de l’ordre, pompiers et volontaires, et le troisième pour les personnes consacrées et prêtres ayant joué un rôle auprès des malades.
Le quatrième mystère a quant à lui été consacré aux mourants, et en particulier à ceux qui meurent dans la solitude, aux morts et aux familles endeuillées. Le cinquième mystère a enfin été dédié à ceux qui ont besoin d’être «soutenus dans la foi et l’espérance», aux chômeurs, aux personnes seules et aux nouveau-nés.
A la fin de son allocution, l’évêque de Rome a également tenu à saluer en espagnol les sanctuaires d’Amérique latine, présent en visioconférence, notamment celui de Notre-Dame de Guadalupe. (cath.ch/vaticannews/imedia/be)
La grotte de Lourdes des jardins du Vatican
La réplique de la grotte de Lourdes située au cœur des jardins du Vatican, installée à l’un des points les plus hauts des jardins, a été voulue par le pape Léon XIII (1878-1903). Elle est devenue un emblème du petit Etat et un lieu particulièrement apprécié par les papes successifs. Chaque année, les collaborateurs et employés du Vatican sont invités à clôturer le mois de mai consacré à Marie en récitant un chapelet en procession à travers les jardins du Vatican.
Située au cœur des quelque 23 hectares qui composent les jardins du Vatican, la réplique est un lieu emblématique. En 2008, les reliques de sainte Bernadette y sont apportées pour la première fois, lors d’un pèlerinage organisé par la communauté catholique française de Rome. Dans les années 1930, c’est encore là qu’a lieu la prestation de serment de la Garde suisse pontificale. Le pape François y organise aussi en juillet 2013 un immense dîner pour des centaines de personnes pauvres.
Un don de l’évêque de Tarbes et Lourdes
Le souhait de trouver la réplique exacte de la grotte de Massabielle remonte au 19e siècle quand Léon XIII en fait la demande. En 1902, Mgr François-Xavier Schoepfer, évêque de Tarbes et de Lourdes, décide alors d’offrir une réplique exacte de la grotte au pontife. La construction de la grotte se termine en 1905, après la mort de Léon XIII. Le financement est en grande partie assuré par les missionnaires de l’Immaculée Conception, grâce à une collecte internationale. Le pape Pie X (1903-1914) consacre officiellement la grotte en mars 1905. La grotte du Vatican est un peu plus petite que l’originale, mais l’échelle est parfaitement respectée. AH
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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