Né à Florence en 1515, Philippe Néri est connu comme «l’apôtre de la joie». L’humour se manifestait chez lui «de manière créative et bizarre», explique le prêtre italien. Il n’était pas inhabituel de le voir avec la barbe taillée à moitié, avec des vêtements à l’envers ou vieux, des chaussures blanches sous la soutane noire, ou encore lors d’occasions formelles, sautiller devant des cardinaux et prélats.
Saint Philippe Néri avait en effet choisi la voie de la «mortification ironique» pour confondre sa réputation de sainteté et accomplir «l’impératif suprême d’humilité», explique le Père Simone Raponi. Pour lui, toutes ces originalités du saint étaient un simple moyen de rappeler sa liberté spirituelle absolue par rapport à la vaine gloire «tragi-comique» du monde.
La joie de saint Philippe ne doit pas être confondue avec une «exaltation psychologique» ou encore une «attitude carnavalesque», pouvant choquer ou être inappropriée, note encore l’Italien. Celle-ci est davantage enracinée dans la certitude de l’amour de Dieu révélé en Jésus, qu’aucun événement, aussi triste soit-il, ne peut détruire. Cette joie n’anesthésie pas, «mais pénètre et transfigure toute réalité».
Si un tempérament serein peut aider pour y parvenir, concède-t-il, la vraie joie vécue par le saint italien témoigne de la communion avec Dieu. Elle est véritablement capable «d’insuffler la paix dans le cœur et de rapprocher l’homme de la vie divine».
A l’inverse, Philippe Néri estimait que «la tristesse provient généralement de l’orgueil». Selon lui, celui qui se met sérieusement au centre «se condamne lui-même à l’angoisse» à chaque fois que ses ambitions et ses apparences sont brisées. Ainsi, l’orgueilleux finit par se détourner de Dieu, rapporte enfin le Père Simone Raponi. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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