Le pape François a demandé le 15 mars dernier au DSDHI de créer une commission en collaboration avec les autres dicastères de la Curie, afin de réfléchir aux «défis socio-économiques et culturels» du contexte actuel et de proposer des lignes directrices pour y faire face. Elle est constituée de cinq groupes dirigés par une direction sous la responsabilité du cardinal Turkson.
Cette crise est «une opportunité, à ne pas laisser passer, d’imaginer un meilleur futur», a déclaré le cardinal ghanéen. Dans l’un des derniers entretiens avec le pape François, celui-ci a demandé de «préparer le futur», et non pas de «se préparer au futur». Il s’agit donc de ne pas le subir mais de l’anticiper. C’est la raison pour laquelle la Commission ‘Covid-19’ a été créée, a expliqué le haut prélat, tout comme la semaine Laudato si’ (du 16 au 24 mai). La Commission, a-t-il annoncé par ailleurs, sera maintenue pendant au mois un an.
Mgr Bruno Marie Duffé, secrétaire pour le DSDHI, a pour sa part observé trois points d’expérience recueillis par l’Eglise en ces temps de pandémie. Dans un premier temps, un constat, celui de «notre vulnérabilité» : «Nous ne pouvons plus croire que nous sommes puissants et immunisés aux désordres naturels et climatiques».
Mais le prélat a également pointé la vulnérabilité politique. «La pandémie a mis en évidence notre déficit en réflexion et en anticipation». Enfin, elle a mis en lumière la vulnérabilité économique des sociétés modernes. «Nous redécouvrons que la santé et la solidarité sont des conditions et des piliers de notre économie».
Dès lors, face aux urgences et à la nécessité de partage, les missions à établir pour l’Eglise sont d’accompagner, ainsi que de proposer une réflexion. Dans le même temps, L’Eglise doit soutenir les nouvelles options qui émergent, mais aussi ouvrir ses portes et offrir de l’espérance.
Conséquence de la crise sanitaire, la crise alimentaire s’accentue, a souligné le Père Augusto Zampini Davies, secrétaire adjoint du Dicastère. Le virus a «révélé la fragilité de notre système d’alimentation». Il s’agit de repenser la production mais aussi la consommation, que ce soit dans la sphère publique ou privée, a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, la Caritas internationalis s’est faite présente sur tous les fronts pendant la crise sanitaire, a détaillé son secrétaire général, Aloysius John. Au moins 32 projets ont été approuvés et financés pour favoriser l’alimentation des ménages, mais aussi leur hygiène. Quelque 7,8 millions de personnes ont été assistées dans 14 pays. (cath.ch/imedia/ah/rz)
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