Pour elles, vivre ensemble en paix, c’est accepter les différences, être à l’écoute, faire preuve d’estime, de respect et de reconnaissance envers autrui et vivre dans un esprit de paix et d’harmonie.
C’est ce qu’écrivent, chacune d’elles avec leurs mots, les autorités de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), de l’Eglise catholique romaine dans le canton de Vaud (FEDEC-VD), de la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud (CILV), des Eglises anglicane et catholique chrétienne (FACCV), de l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) et de la Fédération évangélique vaudoise (FEV).
Avec ce geste fort, Eglises et communautés religieuses vaudoises veulent montrer l’importance qu’elles accordent au vivre ensemble en paix dans le canton.
Cette Journée a été proclamée le 8 décembre 2017 par l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle est un moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité, et l’occasion pour tous d’exprimer le désir profond de vivre et d’agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l’harmonie.
La crise sanitaire du Covid-19 ne doit pas conduire chaque pays à fermer ses frontières, que chacun reste chez soi et que chaque religion se replie sur elle-même. «Le risque est là, bien présent, mais aucune de nos traditions ne veut tomber dans ce piège, écrit le pasteur Serge Molla, responsable de l’Office Eglise et société de l’EERV, car l’intériorité et ce qui met en mouvement les êtres au plus profond ne souffrent d’aucun confinement. Les convictions fortes ne se laissent pas enfermer. Bien au contraire, elles alimentent et fortifient les assises qui ne cessent de tisser des relations».
Alors, poursuit-il, lorsque ces dernières ne peuvent trouver physiquement expression, «la méditation et la prière poursuivent leur maillage essentiel pour que se propage le désir de bâtir ensemble au cœur de la société».
«Cette épreuve que nous traversons ensemble sera fructueuse si nous nous accueillons au-delà de nos différences, si nous nous gardons de succomber à la tentation de la comparaison, de la concurrence et surtout à celle de chercher à nous décharger de nos peurs sur autrui», écrit pour sa part Christine Volet-Sterckx, co-présidente de la Fédération évangélique vaudoise.
Dans la tradition juive, écrit Eliezer Shai Di Martino, rabbin de la CILV, «le chemin le plus efficace et le plus juste vers la paix est le chemin de la justice, et cette relation intime et symbiotique entre la paix et la justice nous oblige à être justes dans toutes les relations afin d’établir la paix, chez nous et lorsque nous voyageons, avec nos familles, avec nos voisins, et même avec nos ennemis».
«Lorsque nous ne reconnaissons pas et ne valorisons pas la sainteté inhérente à autrui en agissant de manière violente ou méprisante, poursuit le rabbin, le judaïsme suggère que les conséquences sont désastreuses pour nous et nos descendants parce qu’en niant ou minimisant le caractère sacré et la dignité d’autrui, nous nions ou minimisons nécessairement les nôtres».
La fraternité, c’est aussi ce que le pape François a déclaré comme fondement et route pour la paix dès le début de son pontificat. Cela fut rappelé de manière historique dans la Déclaration d’Abu Dhabi signée avec le Grand imam d’Al-Azhar le 4 février 2019: «Les vrais enseignements des religions invitent à demeurer ancrés dans les valeurs de la paix, à soutenir les valeurs de la connaissance réciproque, de la fraternité humaine et de la coexistence commune», écrivent de concert Philippe Becquart, responsable du Département formation et accompagnement des adultes de l’Eglise catholique du canton de Vaud, Roula Lopez et Dominique Voinçon, animateurs pastoraux en charge du dialogue interreligieux. (cath.ch/be)
Jacques Berset
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