A Pâques, le 12 avril 2020, des médecins d’un hôpital de Prato (Italie) avaient pu donner l’Eucharistie à une centaine de malades. Pour le Père François-Marie Léthel, le geste de ces laïcs constitue un «signe prophétique» témoignant d’une «complémentarité» entre les prêtres qui «seuls peuvent produire l’Eucharistie» et les laïcs qui ont pu donner le Christ à ces malades.
Dans la situation actuelle de pandémie, où l’accès aux églises risque encore d’être limité durant un temps, les laïcs doivent avoir «une participation active, non seulement pour recevoir la communion, mais pour garder l’Eucharistie et pour la donner à leurs frères», recommande le carme. «Il est maintenant urgent» que l’Église trouve le moyen de donner la communion aux fidèles, appelle-t-il. Pour ce faire, il faut une «meilleure collaboration» entre prêtres et laïcs et une «créativité» pour «inventer des modalités» afin de distribuer la communion.
Il s’agit «absolument» de respecter les normes gouvernementales, rappelle d’emblée le consulteur. Cependant, de même que les fidèles «vont dans les magasins d’alimentation», il faut «qu’ils puissent recevoir la nourriture spirituelle, le Corps de Jésus».
Concilier ces deux impératifs est selon lui possible. En Italie, illustre-t-il, des prêtres donnent la communion aux fidèles qui le demandent dans les églises restées ouvertes, «en se purifiant les mains» et en mettant des masques.
Si l’Eucharistie doit normalement être délivrée durant la messe, la «souffrance» à laquelle sont confrontés les laïcs nécessite pour lui de délivrer ce sacrement hors de ce cadre. Former des ministres extraordinaires de la communion amenés à se déplacer serait une solution et «éviterait la confusion», propose-t-il. Saint Paul VI, en instaurant ce ministère par son encyclique Mysterium fidei avait mis Jésus-Eucharistie «dans les mains des laïcs».
Si la situation actuelle n’évolue pas, le risque d’un fossé entre prêtres et laïcs est réel, met encore en garde le religieux. Les laïcs sont ceux qui ont le plus souffert de cette absence de l’Eucharistie et ne doivent plus en être coupés, demande avec force le Père François-Marie Léthel.
L’une des «grâces» permises par cette grande crise sera sans doute celle d’une meilleure collaboration entre prêtres et laïcs et donc le dépassement de toute forme de cléricalisme, se réjouit le carme. Les prêtres ne sont pas «propriétaires» de l’Eucharistie: ils en sont ministres et serviteurs. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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