Les autorités sud-coréennes sont particulièrement vigilantes sur les rassemblements religieux, depuis l’expérience de la secte chrétienne de Shincheonji, dont une rencontre en février 2020 avait constitué un foyer majeur de propagation du virus.
Les lieux publics intérieurs sont encore considérés à risque. Malgré cela, les églises mais aussi les gymnases et installations sportives ont pu rouvrir leurs portes, alors que la crise sanitaire est au plus bas dans le pays, rapporte le 28 avril 2020 Eglises d’Asie (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris. Le 26 avril, le pays n’a enregistré que 8 cas positifs, le chiffre le plus bas depuis le 18 février.
Cette situation a conduit les autorités à lever certaines restrictions sur les rassemblements publics. Toutefois, des communautés chrétiennes ont décidé d’adopter des mesures encore plus strictes que celles exigées par le gouvernement. Par exemple, l’Église presbytérienne d’Onnuri, à Séoul, qui peut accueillir jusqu’à 3’000 personnes, a limité l’entrée à 700 personnes, et seulement par réservation en ligne.
Jusqu’à maintenant, les communautés religieuses ont pu maintenir la liturgie avec des retransmissions en direct, et en proposant des accompagnements spirituels et des confessions en «drive-in», les fidèles restant dans leurs voitures. En février, au plus fort de la crise en Corée du Sud, Mgr Lazarus You Heung-sik, évêque catholique de Daejeon, a invité les chrétiens à prier et à poser des actions concrètes. «Vous pouvez réciter le chapelet tous les jours, et entreprendre d’autres actes de charité et de pénitence».
Si les mesures de distanciation sont en vigueur jusqu’au 5 mai, beaucoup de Sud-Coréens ont déjà repris leurs activités économiques et sociales. La gestion de la crise sanitaire par le pays est considérée comme l’une des plus efficaces au monde, et comme une alternative démocratique au modèle chinois. Selon des observateurs, la rapidité de réaction de Séoul a été la clé du succès, ainsi que l’excellence du système sanitaire national. Le gouvernement a rapidement fermé les frontières avec la Chine, où se trouvait l’épicentre de l’épidémie, et introduit des mesures de quarantaine pour tous les nouveaux entrants dans le pays. Les autorités sanitaires ont ensuite lancé des tests massifs, en retraçant les personnes ayant été en contact avec les individus infectés. (cath.ch/eda/asianews/rz)
Raphaël Zbinden
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