Pour un prêtre, pour un séminariste, la femme représente actuellement le «danger», reconnaît le cardinal Ouellet. Alors qu’en réalité, le vrai danger sont les hommes qui ne bénéficient pas de «rapports équilibrés» avec les femmes. «C’est ce que nous devons changer radicalement».
De manière générale, le thème de la place de la femme n’est pas suffisamment traité dans toute sa dimension, et la réponse de l’Eglise se fait attendre selon lui. Il ne s’agit donc pas «seulement de promouvoir la femme, mais de la considérer comme partie intégrante de toute la formation». «Il y a encore beaucoup à faire», souligne-t-il, dans les études supérieures des universités catholiques notamment. Est donc indispensable une «révolution culturelle» qui implique un «changement de mentalité».
Dans cette perspective, l’avis des femmes, leur intuition, sont nécessaires, tout comme leur capacité à «accueillir le côté humain des candidats», et à prendre soin de leur état affectif et psychologique.A propos de la formation sacerdotale, le cardinal Ouellet pense que l’accompagnement spirituel du candidat au sacerdoce par un prêtre est suffisant. Un prêtre peut préparer à bien prêcher ou à «accomplir toutes les fonctions comme il se doit».
Il s’agit plutôt de confier en particulier aux femmes la pastorale composée en grande partie du soin de la personne, qui fait appel à des qualités réputées «naturellement féminines». La sensibilité de la femme est plus utile «pour les personnes» que pour préparer le prêtre à ses fonctions. Les femmes, en revanche, peuvent accompagner la formation humaine, «un aspect qui n’est pas suffisamment développé dans les séminaires», regrette-t-il.
Elles devraient encore participer, de diverses manières, à l’enseignement théologique, philosophique, ainsi que celui de la spiritualité. Elles peuvent également faire partie de l’équipe de formation, en particulier dans le discernement des vocations, observe le haut prélat canadien.
La présence de la femme est d’autant plus cruciale, que «l’Eglise est féminine». La foi en effet implique l’accueil de la parole et un «accueil fondamental de la grâce» qui sont purement féminins. «Marie en est le symbole». Cette ecclésiologie, «je l’appelle ›nuptiale’, parce qu’il faut mettre l’amour au premier plan». Cela ne vaut pas seulement pour les époux mais aussi pour la vie consacrée, sacerdotale, ministérielle. «Tout est uni dans ce rapport ‘nuptial’ entre le Christ et l’Eglise qui révèle au monde le mystère de Dieu qui est amour». (cath.ch/imedia/ah/mp)
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