Pour limiter la propagation du virus, le ministère des Affaires religieuses tunisien a suspendu la prière collective et décidé la fermeture des mosquées et des autres lieux de culte dans tout le pays, rapporte l’AFP le 22 avril 2020. «Nous ne rouvrirons la synagogue qu’une fois dépassé le danger du virus», et simultanément à la réouverture des mosquées et autres lieux de culte en Tunisie, a expliqué Perez Trabelsi, le responsable de l’organisation du pèlerinage de Ghriba.
L’événement annuel est organisé au 33e jour de la Pâque juive, dans l’île touristique de Djerba. Les pèlerins viennent allumer des cierges, prier et déposer dans la grotte de la synagogue des œufs sur lesquels ils écrivent leurs vœux. Le pèlerinage est conclu par une grande procession rituelle.
En plus des cérémonies religieuses, de nombreuses activités culturelles, telles que concerts de musique, foire gastronomique et vente des souvenirs, sont organisées pour les pèlerins et touristes. En 2019, la manifestation a été placée sous le signe du dialogue interreligieux. Le pèlerinage de Ghriba ayant coïncidé avec le mois sacré musulman du Ramadan, un iftar (repas qui est pris chaque soir par les musulmans au coucher du soleil pendant le jeûne du mois de Ramadan, NDLR) multiconfessionnel y a été organisé.
Mais l’endroit est aussi symbolique de l’antagonisme religieux. La synagogue de la Ghriba a en effet été la cible d’un attentat suicide par un kamikaze d’Al-Qaïda, le 11 avril 2002. Il a fait 19 morts, principalement des touristes allemands. (cath.ch/afp/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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