Kath.ch, Karin Wollschläger, traduction et adaptation : Carole Pirker
En ce début de soirée, quinze croyants se réunissent au son des cloches dans l’église catholique de la Sainte Trinité à Leipzig. À l’entrée, le prêtre Gregor Giele, muni d’un masque, coche les noms des arrivants. Un seul couple «sans billet» a dû faire demi-tour. Pour participer à cette messe, il fallait en effet s’inscrire à l’avance sur Internet ou par téléphone. Après une brève explication, le couple accepte de bonne grâce la situation.
«La phrase que je dois dire le plus souvent au téléphone en ce moment est: je suis désolé, le service religieux est malheureusement déjà complet», raconte l’abbé Giele. Dans les premières 24 heures suivant la publication des listes de services religieux, plus de 160 personnes avaient déjà enregistré des demandes de participation. La paroisse a déjà dû augmenter son «contingent de messes»: au lieu d’une, il y en a maintenant trois par jour ouvrable, ce qui donne à «Leipzig, ville de messes» un tout nouveau son !
Pendant ce temps, les 15 personnes sont assises sur des places marquées, réparties à intervalles réguliers, chacune sur son propre banc. Ici pendant la messe, personne ne porte de masque. Selon la réglementation du Land de Saxe, ils ne sont obligatoires que dans les supermarchés et les transports publics.
Au début, le prêtre demande que toutes les règles d’hygiène et de distance soient respectées: «Soyez prudents, les services religieux sont encore risqués et constituent encore à ce stade une expérimentation.»
Depuis plusieurs semaines, l’interdiction stricte des services religieux dans le cadre des mesures de protection liées au coronavirus suscite des discussions en Allemagne. La Cour constitutionnelle fédérale a même été saisie de motions d’urgence visant à lever l’interdiction avant Pâques.
Même si les juges ont donné la priorité à la protection contre les «dangers pour la vie et l’intégrité physique», ils ont souligné que les interdictions actuelles de rassemblement dans les églises constituent une «atteinte extrêmement grave à la liberté de religion».
Lors de la Communion, le silence règne. C’est muni de gants que le prêtre distribue l’hostie sur les mains des fidèles qui s’avancent un par un. «Nous avons décidé de ne pas utiliser de désinfectants parce qu’ils mettent trop de temps à sécher et que l’hostie peut en avoir le goût»,
Au sortir de la messe, un couple de personnes âgées s’épanche: «Après cinq semaines, c’était touchant et impressionnant». Une jeune femme résume de son côté l’expérience vécue: «J’étais curieuse de savoir comment ce serait – et c’était beau. «Et un père avec son fils de deux ans d’ajouter: «J’avais le sentiment que tout avait été pensé de manière responsable. Ce n’était pas un retour à la normale, c’était une lueur d’espoir.» (cath.ch/kath.ch/kna/cp)
Carole Pirker
Portail catholique suisse
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