En ces temps de pandémie, il existe une infection pire que celle du virus, a souligné le pape : «celle de l’égoïsme indifférent». Elle consiste à penser que «tout ira bien» dans le monde si tout va bien «pour moi» et engendre une sélection des personnes et une immolation sur «l’autel du progrès» de celui qui est en arrière.
Cette pandémie rappelle cependant aux hommes «qu’il n’y a pas de frontières» entre ceux qui souffrent. Elle invite selon le pape à «remédier à l’injustice» qui mine la société. Après cette épreuve, «ne pensons pas uniquement à nos intérêts», a souhaité le pontife: «sans une vision d’ensemble, il n’y aura d’avenir pour personne», a-t-il prévenu. Ce n’est qu’en étant miséricordieux avec le plus faible que pourra selon lui s’établir un «monde nouveau». Il s’agit donc de préparer «l’avenir de tous».
A ce titre, le 266e pape a évoqué la communauté chrétienne des origines, décrite dans le livre des Actes des Apôtres. Ayant reçu la miséricorde du Seigneur, les premiers disciples vivaient cette miséricorde et la mettaient en pratique en partageant leurs biens «en fonction des besoins de chacun». «Ce n’est pas une idéologie, c’est le christianisme», a pointé le pape.
Aujourd’hui, une minorité de la population mondiale est en avance, tandis qu’une majorité «est restée en arrière», a déploré le pape. Devant cet état de fait, chacun peut dire qu’il ne lui revient pas de prendre soin des autres ou avancer que ces problèmes sont «complexes», a déclaré le successeur de Pierre.
Et pourtant, «la miséricorde ne laisse personne en arrière», a-t-il rappelé. A sainte Faustine, qui se plaignait de passer pour une «naïve» en pratiquant la miséricorde, le Seigneur a répondu de ne pas se soucier que l’on abuse de sa bonté et de demeurer miséricordieuse «envers tous».
Cette pandémie révèle au-delà de nos fragilités, la «beauté indélébile» des hommes, a par ailleurs estimé le successeur de Pierre. Ceux-ci sont de «très beaux cristaux, fragiles et en même temps précieux». Si comme le cristal, l’homme se fait «transparent» devant son Dieu, alors la lumière de la miséricorde brillera en lui et dans le monde, a déclaré le pape.
Cette fête de la miséricorde est donc selon lui l’occasion pour chacun de se poser cette question: «ai-je donné ma misère au Seigneur?». Blessures, remords, rancœurs ou péchés doivent à cette occasion être déposés devant Dieu. Car «le Seigneur attend que nous Lui apportions nos misères, pour nous faire découvrir sa miséricorde». (cath.ch/imedia/cg/rz)
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