D’autres portes étaient barbouillées de croix inversées et des mots «pas de justice» «prédateur pédophile» et «la loi protège les puissants.» L’archevêque de Melbourne, Mgr Peter Comensoli, a déclaré aux médias que s’il était choqué par ce vandalisme, il n’était pas totalement surpris». «Il reste de fortes émotions autour de toutes ces questions. Je pense que chacun va continuer à avoir sa propre opinion sur l’affaire.» L’archevêque a néanmoins exprimé l’espoir qu’à tête reposée les gens considéreront vraiment ce que dit le jugement de la Haute Cour et le verront dans son contexte juridique.
L’archevêché a indiqué que la sécurité autour de la cathédrale serait renforcée dans les jours à venir afin de prévenir de nouveaux actes de vandalisme.
George Pell avait été condamné en décembre 2018 pour agression sexuelle sur deux enfants de chœur à la cathédrale de Melbourne en 1996. Après le rejet d’un premier appel, la Haute Cour australienne a décidé le 7 avril 2020 à l’unanimité des sept juges que les preuves présentées lors du procès n’avaient pas le niveau requis pour permettre au jury d’éviter un doute raisonnable. En conséquence, la Haute Cour a acquitté le cardinal au bénéfice du doute et a ordonné sa libération immédiate, après plus de 400 jours de détention.
Après sa sortie de prison, le cardinal Pell a déclaré qu’il était toujours resté optimiste quant à la décision de la Haute Cour australienne. Le prélat a expliqué à la Catholic news agency (CNA) qu’il regardait le journal télévisé dans sa cellule de la prison de Melbourne lorsque la nouvelle de son acquittement est tombée.
«Bien sûr, il n’y avait personne à qui en parler avant l’arrivée de mon équipe juridique. Cependant, j’ai entendu une grande acclamation quelque part dans la prison et ensuite les trois autres détenus près de moi m’ont fait comprendre qu’ils étaient ravis pour moi».
Après sa libération, Pell a déclaré avoir passé l’après-midi dans un endroit calme à Melbourne, et avoir dégusté un steak pour son premier repas hors de prison depuis plus de 400 jours. Mais ce qu’il attendu vraiment avec impatience, c’est la possibilité de célébrer une messe privée.»Cela faisait très longtemps, c’est donc une grande bénédiction», noté le cardinal déclarant avoir vécu son séjour en prison comme une «longue retraite», un temps de réflexion, d’écriture et, surtout, de prière.
«La prière a été la grande source de force pour moi tout au long de cette période, y compris les prières des autres, et je suis incroyablement reconnaissant à toutes les personnes qui ont prié pour moi et m’ont aidé pendant cette période vraiment difficile». Le nombre de lettres et de cartes qu’il a reçues de personnes d’Australie et de l’étranger est»assez impressionnant».
Alors qu’il se réadapte à sa vie d’homme libre et se prépare pour la Semaine-Sainte, George Pell souhaite se concentrer sur ce qui l’attend, en particulier Pâques, et non sur ce qui est passé. «La Semaine Sainte est évidemment le moment le plus important dans l’Eglise, je suis donc particulièrement heureux que cette décision ait été prise à ce moment-là. Le Triduum pascal, si central pour notre foi, sera encore plus spécial pour moi cette année», a-t-il conclu. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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