Dans l’homélie, il a parlé de la trahison de Judas, de ceux qui vendent des gens, même des êtres chers, pour leur profit personnel. «Prions aujourd’hui pour les personnes qui, en cette période de pandémie, font du commerce avec les nécessiteux: elles profitent des besoins des autres et les vendent. Les mafieux, les usuriers et bien d’autres… Que le Seigneur touche leur cœur et les convertisse!»
Si le chrétien sert le Christ, il sera libre «dans l’adoration et le service», a expliqué le pape François. Au début de la célébration, le pontife argentin a également invité à prier pour les personnes qui profitent des autres et «les vendent».
Le Mercredi saint est appelé «mercredi de la trahison», a expliqué le pape François. C’est un jour qui rappelle la trahison de Judas, qui «vend le maître». Aujourd’hui et tous les jours des personnes sont vendues, les exploitant dans leur travail, ne payant pas la bonne somme d’argent, ne reconnaissant pas leurs devoirs…, a souligné le chef de l’Eglise catholique faisant encore allusion «au commerce de jeunes filles yézidies vendues à Daech».
Le chrétien a le choix entre deux réalités bien distinctes: «ou tu sers Dieu, et tu seras libre dans l’adoration et le service, ou tu deviens esclave». Evitons de devenir des Judas, «des exploiteurs cachés, apparemment impeccables socialement, mais qui font du commerce avec les gens: ils vendent leurs voisins. Judas a laissé des disciples, des disciples du diable. Judas était attaché à l’argent: celui qui aime trop l’argent, trahit. Mais il est trahi par le diable, qui est un mauvais payeur et part en désespoir de cause. Et il finit par se pendre».
Le pape a pensé aux nombreux Judas institutionnalisés qui exploitent aujourd’hui les gens et aussi au petit Judas qui est en nous: chacun de nous a la possibilité de trahir, pour de l’argent ou des biens. Aujourd’hui, nous élevons l’argent à la même hauteur que Dieu, s’attriste le pape en rappelant la parole de Jésus: «on ne peut pas servir à la fois Dieu et l’argent».
Il y a des Judas qui «vendent leurs frères et sœurs» en les exploitant et en ignorant leur dignité. Il en est de même pour l’homme qui est capable d’éloigner ses parents pour ne plus les voir, a souligné le pape François, s’appuyant sur le proverbe: «celui-là est capable de vendre sa propre mère».
Tourmenté par le diable «entré en lui», Judas, n’a pas réussi à être un disciple et finit par mettre fin à ses jours. C’est ce désespoir qui atteint tous ceux qui, comme lui, sont tentés par le diable, a ajouté le pape François. Celui-ci promet tout, mais n’est pas fiable.
Cependant, Jésus ne nomme jamais Judas «traître», il annonce seulement qu’il sera un traître. Jésus parle de lui comme étant son «ami» avant tout, a expliqué le pontife, insinuant que chaque homme est d’abord l’ami du Christ, avant d’être entraîné vers le péché. Tout ceci représente le «mystère de Judas».
Par ailleurs, le 266e pape invite à regarder en soi, de façon à prendre conscience du «petit Judas qui est à l’intérieur de nous». Chacun de nous est capable de trahir, choisir ses propres intérêts et se laisser attirer par le bien-être personnel, a-t-il conclu, avant de lancer: «Toi, le petit Judas à l’intérieur de moi, où es-tu ?» (cath.ch/vaticannews/imedia/sw/be)
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