L’activité chorale représente bien plus que de chanter ensemble. C’est l’occasion de véritables liens sociaux et amicaux. Sans compter l’engagement paroissial: nombreux sont celles et ceux pour qui chanter la messe est une manière de pratiquer et de nourrir leur vie de foi.
Chanter à l’ère du coronavirus: un défi de taille. Ce n’est pourtant pas ce qui a freiné l’ardeur de certains chefs de chœur. Le coronavirus a même été une source d’inspiration pour Pierre Migy. Le directeur du chœur mixte Ste-Cécile de St-Ursanne (JU) a composé une petite messe facile «C¤19 – Messe des jours meilleurs», qu’il met à disposition sur le site de la Fédération des Céciliennes du Jura (FCJ), avec les partitions complète (Kyrie, Gloria, Credo, Prière universelle, Sanctus et Agnus) et l’audio mp3 de chacune des quatre voix.
Par cette initiative, Pierre Migy espère non seulement maintenir le lien à distance entre les choristes, mais également à ce que cette messe printanière puisse «être interprétée dès que les chorales reprendront du service après la pandémie de Covid-19». D’où son nom, «messe pour des jours meilleurs». «Cette messe n’est évidemment pas réservée aux jurassiens, mais à tous les chœurs qui le souhaitent», précise le compositeur ursinien.
«Restons actifs… Soyons créatifs…», clame la Fédération fribourgeoise des chorales (FCC) qui propose chaque jour un nouveau «Corona song». C’est une composition fribourgeoise à redécouvrir quotidiennement et à chanter à la maison. Un tutoriel est proposé pour organiser des répétitions virtuelles, avec l’application Zoom.us notamment. En complément, le chef fribourgeois Gonzague Monney offre des mises en voix en direct sur internet, en français et en allemand.
Dans le canton de Vaud, l’Association de directeurs de chœurs «encourage à trouver des solutions pour maintenir le contact entre chef.fe.s et choristes». Elle s’engage à transmettre toutes les idées réalistes et innovantes qui remontent jusqu’à elle.
Dans l’ensemble, ce ne sont pas les moyens techniques qui manquent. Plusieurs directeurs reconnaissent toutefois que la majeure partie des anciennes générations de chanteurs ne sont pas forcément connectées, ce qui ne facilite pas l’activité chorale virtuelle ou à distance.
En Valais, la Fédération des sociétés de chants (FSCV) a réfléchi à des pistes concrètes pour que les directeurs puissent continuer à être rémunérés. «Il n’y a pas encore de projets musicaux au niveau cantonal, déclare Jean-David Waeber, président de l’Association Valaisanne des Chefs de Chœur (AVCC), mais chaque chœur qui le peut développe des solutions à l’échelle locale: groupes WhatsApp, partages de fiches de travail et de partitions, etc.»
Basé à Sierre, par exemple, le chœur GénérationS Arc-en-Ciel a réalisé en confinement un extrait du concert qu’il aurait dû présenter en mai.
De nombreux chanteurs de chœurs sont pénalisés par l’actuel confinent. Ils se retrouvent seuls chez eux et dans l’impossibilité technique de poursuivre une pratique chorale à domicile. Même à distance, les directeurs, et le comité qui les entourent, ont la responsabilité de prendre soin de chacun de leurs choristes, par un message ou un coup de fil, par exemple. C’est aussi en temps de confinement que la dimension sociale du groupe choral peut prendre tout son sens. (cath.ch/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/une-messe-pour-que-les-choeurs-continuent-de-battre-a-lunisson/