Selon des experts, le Brésil devrait commencer à être massivement touché par le virus dans le courant du mois d’avril 2020. Or, le Système unique de santé (SUS) de la 9ème économie mondiale, censé répondre aux besoins de 80% de la population brésilienne (210 millions d’habitants), est déjà exsangue. Pire, d’après le ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, il pourrait s’effondrer dès la mi-avril.
Conscients de cette réalité, plusieurs archidiocèses du Brésil ont déjà fait savoir aux autorités politiques de leurs États respectifs qu’ils étaient prêts à créer ou à mettre à disposition des structures pour accueillir des malades.
L’archevêché de Campinas, dans l’État de Sao Paulo, au sud du Brésil, est en train d’organiser un hôpital de campagne avec l’Université pontificale (PUC) de la ville et le centre hospitalier universitaire. Le lieu, en plein air, comprendra une tente pour le tri des personnes suspectées d’être porteuses du Covid-19. «L’idée est de promouvoir la formation adéquate pour les bénévoles qui travailleront dans ces lieux d’accueil, a déclaré Mgr José Eduardo Meschiatti, archevêque de Campinas. Pour parvenir à monter cette structure, nous faisons également appel à l’initiative privée».
Outre ce projet, l’archidiocèse de Campinas et l’Université pontificale (PUC) mettent à disposition de la population une série de vidéos, audios et textes sur la préservation de la santé physique et mentale pendant le confinement, notamment réalisés par les élèves des cours de médecine et de psychologie du campus.
À 2’500 km au nord-est, l’archidiocèse de Maceió, la capitale de l’État d’Alagoas, a signé un accord avec la mairie et la Pastorale de la jeunesse pour organiser deux abris destinés aux sans domicile fixe (SDF). L’un sera réservé aux personnes âgées et l’autre aux enfants, adolescents et adultes.
Mgr Walmor Oliveira de Azevedo, archevêque de Belo Horizonte et président de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), a proposé au maire de la capitale et à 27 autres municipalités de la région métropolitaine que des églises soient transformées en hôpitaux de campagne et autres points de référence et de soutien aux personnes âgées, malades et démunies. L’archevêché a baptisé l’opération «Temples d’accueil».
En plus des lieux de culte en activité, l’archidiocèse de Belo Horizonte a mis à disposition des autorités municipales la cathédrale du Christ-Roi, qui est en chantier, mais dont une partie importante est déjà terminée. Même chose pour le Centre olympique de l›Université pontificale du Minas. Autant de gestes qui, selon Mgr Walmor Oliveira de Azevedo, ont été très appréciés par les édiles.
Dans un message adressé aux fidèles, le président de la CNBB a par ailleurs souligné l’importance de la solidarité en ces temps de pandémie. «Je tiens à saluer les chefs d’entreprises qui consacrent une partie de leurs moyens financiers à l’investissement dans des équipements hospitaliers (…). Je suis également ému par la générosité des personnes, notamment celles qui ont peu. Ce sont des jeunes qui font des courses pour les personnes âgées ou des professionnels qui offrent gracieusement leurs services sur les réseaux sociaux. La force de la solidarité nous aidera à vaincre la pandémie». (cath.ch/jcg/rz)
Jean-Claude Gérez
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