Si la pandémie de coronavirus effraie tant, c’est parce que chez tant de gens, «la foi s’est éteinte», déplore le cardinal italien de la curie romaine. A l’inverse, Jean Paul II était un «croyant convaincu» et la foi a éclairé le chemin de sa vie et ses souffrances.
Même dans les moments les plus difficiles, il n’a, selon lui, jamais perdu sa sérénité. Le pape polonais, poursuit-il, était un «véritable maître de la douleur rachetée par l’amour et transformée en antidote à l’égoïsme humain».
A ce titre, le prélat italien se souvient d’une anecdote marquante vécue avec l’ancien pontife. En 2003, alors qu’il venait de terminer de prêcher une retraite pour la Curie romaine, celui qui était alors pape est venu le voir afin de lui «donner une croix».
«Saint Père, il vous est difficile de me donner une croix comme la vôtre…», lui a répondu l’Italien en jouant sur les mots. Jean Paul II lui a souri et lui a offert une croix pectorale. Puis il a ajouté: «Vous aussi, vous aurez votre croix: transformez-la en amour. C’est la sagesse qui illumine la vie». Des mots gravés à jamais dans la mémoire du cardinal toscan.
Jean Paul II a pu témoigner de cette paix durant toute sa vie, car il n’en a jamais perdu le but, déclare celui qui a connu le pontife polonais. Il voyait en effet la vie comme une «course rapide vers la grande Fête: la Fête de l’étreinte avec Dieu» à laquelle chacun doit se préparer.
«La douleur effraie sans doute tout le monde», admet l’archiprêtre, mais lorsqu’elle est éclairée par la foi, elle devient un «élagage de l’égoïsme, de la banalités et des frivolités». Vivre la maladie comme Jean Paul II l’a vécue n’est possible «qu’en ouvrant son cœur à Jésus». «Ce n’est qu’avec Lui que l’on peut comprendre et donner de la valeur à la souffrance», soutient-il. Aujourd’hui, beaucoup de gens vivent la douleur avec désespoir. Et ce, parce qu’ils ne voient pas «au-delà».
Le cardinal Comastri a encore fait mémoire d’un moment crucial à la fin de la vie du pape polonais: son dernier Vendredi saint. Le pape, sans force, «tenait le crucifix de ses mains et le regardait avec un grand amour», raconte-il. «On pouvait sentir qu’il disait: Jésus, moi aussi je suis sur la croix comme toi, mais avec toi j’attends la Résurrection». (cath.ch/vaticannews/imedia/cg/be)
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