La célébration aurait dû se dérouler au bord de la Baie de San Julian, avec le soutien de la municipalité de Puerto San Julian. Le pape François, qui n’avait pu répondre à l’invitation, y avait délégué le cardinal Daniel Fernando Sturla, archevêque de Montevideo.
Mgr Jorge Garcia Cuerva confiait à cath.ch, en février dernier, sa joie de mettre sur pied ces festivités qui allaient attirer des fidèles de toute l’Argentine et au-delà. Il s’agissait, pour l’évêque de Rio Gallegos, de la commémoration d’un fait historique, religieux et culturel, mais la pandémie du coronavirus est passée par là et la célébration a été annulée.
La fête était préparée avec ferveur depuis de nombreux mois et devait rassembler une foule de fidèles dans ce lieu symbolique de la Patagonie. Mais pour l’évêque de cet immense diocèse qui s’étire, tout sud de l’Argentine, sur une longueur de 1’565 kilomètres, jusqu’aux confins de l’Antarctique, il s’agit avant tout de préserver la vie de la population.
Dans une vidéo envoyée au diocèse de Rio Gallegos, le pontife argentin déclarait en substance: «nous sommes en quelque sorte des descendants dans la foi de ces hommes qui, dans le cadre de l’expédition de Magellan, cherchèrent le passage entre les deux océans et qui, dans la baie de San Julian, se rendirent à terre et célébrèrent la première messe».
Avec des accents «bergoglianistes», Mgr Garcia Cuerva aurait voulu transmettre, lors de cette commémoration, son message de «miséricorde sociale», un concept qui, souligne-t-il avec force, dépasse la simple justice sociale.
Pour lui, en Dieu, il n’existe pas d’action juste qui ne soit également un acte de miséricorde et de pardon et, dans le même temps, il n’existe pas d’action miséricordieuse qui ne soit pas parfaitement juste. Un défi dans ce diocèse qui connaît de nombreux défis sociaux, encore aggravés par la pandémie qui va frapper encore une fois les plus faibles.
«Voilà pourquoi il est temps de réaliser cette miséricorde sociale, insiste-t-il, en guérissant les blessures de ceux qui souffrent, en réconfortant avec solidarité et engagement, en surmontant toute indifférence, en faisant appel à notre aide pour les plus pauvres, en brisant les barrières de l’égoïsme et de l’hypocrisie».
Mgr Garcia Cuerva s’est entretenu avec les autorités afin que le 1er avril 2020, compte tenu de l’impossibilité pour les fidèles d’y assister, la célébration du 500e anniversaire de la première messe sur le sol argentin puisse être retransmise à la télévision provinciale et que, les célébrations de la Semaine Sainte puissent également être diffusées par ce biais. (cath.ch/be)
Jacques Berset
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