Les aéroports ferment, les gares se vident, les transports se réduisent, les écoles renvoient les élèves, les entreprises se mettent au chômage. Même les églises se vident. Reste un mot, dans toutes les langues: confinement. Situation inédite dans l’histoire contemporaine, restrictions qui rappellent les temps de guerre de nos aînés, interrogations sur notre vie, sur la mort, sur les choix de nos sociétés.
Le temps, comme suspendu, est soudain vécu différemment. Confinés, nous touchons davantage aux valeurs essentielles. Et les distances que nous parcourions allègrement, avant, en tous sens, s’amenuisent. De chez soi au supermarché, il n’y a qu’un pas.
«Nous sommes provoqués dans nos liens essentiels.»
Mais les vraies distances apparaissent subitement. Elles ne se calculent plus en kilomètres ou en heures de trajet. Du cœur au cœur, il n’y a que peu.
Car voici que surgissent, innovantes ou retrouvées, les solidarités familiales, amicales, de voisinage. Tel EMS, telle personne oubliée, telle initiative de proximité s’imposent comme des gestes de survie collective, des temps d’humanité renouvelée. Nous sommes provoqués dans nos liens essentiels, nous sommes invités à reconstruire le tissu social, nous sommes poussés, au fond, à ne pas rester les bras croisés.
Heureux temps, sous-tendu par les efforts incommensurables de nos médecins, infirmières, personnels de santé, mais aussi éboueurs, caissières, services publics de tous ordres, agriculteurs et distributeurs, dont l’importance nous apparaît à nouveau. Les distances que nous imposait notre vie – avant – ont fondu. Vivons à fond ce temps d’humanité.
Bernard Litzler
30 mars 2020
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