«A la pandémie du virus, nous voulons répondre avec l’universalité de la prière», déclarait le 24 mars le pape François. Depuis le début de la pandémie de coronavirus, il ne cesse d’apporter sa pierre à l’édifice de la «communion spirituelle» qu’il demande aux fidèles confinés et privés d’eucharistie de cultiver, notamment par le biais des retransmissions de ses messes quotidiennes et audiences hebdomadaires.
Le 27 mars, c’est seul que le pontife se présentera sur la place Saint-Pierre désertée par sa cohorte habituelle de croyants. Lors de l’Angélus du 22 mars, il a convié tous les catholiques à participer par tous les moyens de communication à ce moment de prière qui durera environ une heure. Le chef de l’Eglise catholique a prévu de lire la Parole de Dieu, puis d’effectuer une méditation. Il mènera ensuite un temps d’adoration du Saint-Sacrement exposé sur l’autel de l’atrium de la basilique et délivrera enfin exceptionnellement la bénédiction Urbi et Orbi.
Cette bénédiction ‘à la Ville et au Monde’, prononcée normalement lors des fêtes de Pâques et de Noël ou après l’élection d’un pape, revêt un caractère exceptionnel dans l’histoire récente du Vatican et témoigne que le pontife a pris la mesure de l’urgence de la situation. Même le pape Pie XII, confronté au conflit meurtrier de la Seconde Guerre mondiale, n’y avait pas eu recours. Le pontife ne devrait évoquer qu’un seul et même conflit en comparaison d’une traditionelle bénédiction Urbi et Orbi: celui du coronavirus que tous les pays doivent affronter ensemble.
Autre particularité: cette bénédiction sera délivrée non pas depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre comme c’est le cas habituellement mais depuis le parvis de la place Saint-Pierre, qui sera entièrement vide. La foule ne sera pas massée comme d’ordinaire entre les colonnes du Bernin mais disséminée derrière des écrans dans le monde entier. Une première pour un Urbi et Orbi, confirme l’historien de la papauté Christophe Dickès.
Le successeur de Pierre sortira hors des murs du Vatican pour la première fois depuis son pèlerinage à Sainte-Marie-Majeure puis à San Marcello del Corso le 15 mars dernier. Ill s’était rendu dans ces églises pour prier devant devant l’icône Salus Populi Romani (‘sauvegarde du peuple romain’ en latin) puis devant le ›crucifix miraculeux’ qui aurait sauvé la capitale italienne de la Grande Peste au 16e siècle. Cette icône et cette croix ont été rapatriées au Vatican afin d’être disposées devant pape lors de la veillée de prière, devant la porte centrale de la basilique.
Avec cette bénédiction, la possibilité est offerte à tout chrétien qui le désire de recevoir une indulgence plénière. Le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de l’Eglise catholique, avait dès le 20 mars précisé les conditions nécessaires pour la recevoir. C’est le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, qui prononcera la formule pour la proclamation de l’indulgence.
Cette indulgence plénière est offerte, en plus des malades et soignants sous certaines conditions, à tous les catholiques qui prient pour la fin de la pandémie. Pour cela, ces derniers doivent, en plus de s’unir spirituellement à cette célébration, rendre une visite au Saint-Sacrement, à l’adoration eucharistique ou s’adonner à une lecture des Saintes Ecritures pendant au moins une demi-heure. Ils doivent offrir l’épreuve traversée dans un esprit de foi envers Dieu et de charité envers leurs prochains. (cath.ch/imedia/cd/cg/mp)
Maurice Page
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