«L’épidémie n’est pas seulement une urgence sanitaire. Elle touche et bouleverse toutes les structures sociales et met en lumière les nombreuses faiblesses de notre mode de vie», affirme Mgr Stenger. Le co-président de Pax Christi International espère ainsi qu’après cette dure expérience, nous n’allons pas «penser simplement à reproduire nos discours et nos pratiques».
Dans son texte, initialement destiné à saluer les sept ans de pontificat du pape François, l’évêque pointe du doigt «les insuffisances de notre système économique reposant de manière absolue sur la recherche du profit, quitte à déséquilibrer tous les échanges, alors qu’en ce moment ils auraient dû au contraire être fluides et solidaires». Mgr Stenger s’interroge ainsi sur «une mondialisation libérale bénéfique aux puissants, dont on mesure l’injustice pour les faibles, et aussi sur les choix de violence qu’on fait sous le fallacieux prétexte de sécurité».
Pour le prélat français, «on constate la validité de la critique de Laudato si’ (2015) contre une société et un système qui font avec le choix de la délocalisation prévaloir les intérêts particuliers sur le bien commun».
Il juge que l’encyclique du pape François «pourrait devenir de plus en plus notre Charte au temps de l’après-coronavirus». Dans cette perspective, il relève que de «graves questions» sont à poser sur le rapport entre l’homme et la nature. «Une forme de ‘naturalisme’ nous a fait oublier que ‘tout est lié’, explique Mgr Stenger. Qu’il ne faut pas seulement se préoccuper de la nature mais aussi de l’homme, qu’on ne sauvera pas l’un sans l’autre, qu’il faut aussi sauver la vie de l’homme et ne pas nous laisser aller à des pratiques qui ne manifestent pas un regard responsable sur la valeur de la vie humaine». (cath.ch/com/rz)
Raphaël Zbinden
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