Le rendez-vous de la messe dominicale de France 2, à 11 heures, a subi un sérieux changement depuis que la France est entrée en confinement. Comme les paroisses ne peuvent plus accueillir d’assemblée, c’est la télévision qui joue ce rôle de rassembleur.
Le Jour du Seigneur a dû adapter sa programmation, de manière urgente, dans la nuit du 14 au 15 mars 2020. Initialement prévue de Clichy-la-Garenne, la messe a été produite en direct des studios du CFRT (Centre français de radio et télévision), grâce aux équipes du Jour du Seigneur et de France Télévisions et avec la participation des frères dominicains du couvent Saint-Jacques qui jouxte les studios du CFRT à Paris.
Comment avez-vous été appelé à revoir la programmation des messes?
Thierry Hubert: Avant même les premières mesures de restriction mises en place par l’Etat, nous avions anticipé un plan B de messes confinées, en lien avec deux communautés religieuses près de Paris. La décision du premier ministre, le 15 mars au soir, nous a obligés à réaliser le plan dont on s’était dit qu’il arriverait bien plus tard: avoir une messe en studio. Il fallait une nuit, un groupe commun de messageries sur nos smartphones ou des SMS plus individualisés selon le type de questions, pour tout changer alors que chacun était déjà chez soi.
Vous célébrez en effectif réduit dans une chapelle-studio de la Rue de la Glacière à Paris. Quel dispositif avez-vous installé?
Le dispositif – un président, trois frères chanteurs ainsi que deux ou trois membres de l’équipe du CFRT pour les lectures – se simplifie encore, de dimanche en dimanche, pour respecter les contraintes sanitaires et protéger tous les intervenants: moins de cadreurs, moins de personnes en régie, le respect des règles de distanciation, le port des masques hors-plateau, des solutions hydro-alcooliques à disposition…
Quelle est l’audience des deux offices déjà diffusés?
Le 15 mars, la messe a été vue par 1,1 million de personnes et le 22 mars, ce sont 1,7 millions de téléspectateurs qui l’ont suivie. Soit une audience presque triplée par rapport à l’ordinaire.
Quelles sont les contraintes auxquelles vous avez dû faire face pour organiser ces messes dans un petit studio?
Les contraintes physiques sont contraires à nos pratiques habituelles. Ne s’approcher de personne à moins d’un mètre, ne toucher des mains que ce qui nous appartient… Il a fallu changer nos réflexes de sociabilité!
Etes-vous prêts à prolonger ce dispositif pendant plusieurs semaines?
Nous cherchons à tenir le plus longtemps possible, avec le soutien très fort des responsables de France Télévisions.
Quels enseignements en tirez-vous, comme producteur du Jour du Seigneur, pour la suite de votre mission?
Il est encore trop tôt pour tirer des enseignements de ces premières messes. Mais je veux exprimer ma profonde gratitude à toutes les équipes du Jour du Seigneur et de France Télévisions pour le cœur et l’énergie qu’ils déploient pour assurer notre mission de service public qui dure depuis plus de 70 ans. (cath.ch/bl)
A la RTS, le 29 mars
A la RTS, la messe radio d’Espace 2, chaque dimanche à 9h06, bénéficie également du confinement obligé des auditeurs. Un effort supplémentaire est accompli par la RTS et par Cath-Info, responsable des Emissions religieuses (avec le partenaire protestant Médias-pro), ce dimanche 29 mars 2020 à 9h06 : la messe radio, transmise de la paroisse St-Paul de Cologny (GE), sera également filmée et diffusée sur RTS Deux. BL
Bernard Litzler
Portail catholique suisse
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