En septembre 2018, le Saint-Siège et la Chine ont signé un accord ›provisoire’ et non rendu public sur la question de la nomination des évêques de l’Eglise officielle chinoise, jusqu’alors non reconnus par l’Eglise. Depuis lors, le Cardinal Zen, opposant historique de Pékin, dénonce cet accord dans de nombreux médias du monde entier, y voyant une grave mise en danger de l’Eglise dite ‘souterraine’, c’est-à-dire non reconnue par le régime communiste.
Dans une lettre envoyée le 26 février 2020 à l’ensemble du Sacré collège, le cardinal Re, doyen de ce dernier, apporte un éclairage critique sur les prises de position publiques du cardinal Zen, jugeant notamment que l’accord était «dans l’état actuel le seul possible». Il soutient aussi que les trois derniers papes sont «en profonde syntonie» avec la vision défendue actuellement par le Saint-Siège. Selon le doyen du Collège cardinalice, l’accord découle d’un «changement historique» d’époque dont l’esprit ne se limite pas à la Chine uniquement.
L’évêque émérite de Hong Kong a répondu au cardinal Re, dans une lettre ouverte publiée le 1er mars, que Benoît XVI était, jusqu’à preuve du contraire, opposé à la politique actuelle du Saint-Siège. Le prélat cite notamment un extrait du livre Dernières conversations, dans lequel le pape Benoît XVI estime que l’Ostpolitik (l’ouverture à l’Est, aux pays communistes) de la diplomatie vaticane a été un échec.
Le cardinal Pietro Parolin «manipule» le pape François, considère en outre dans sa missive le cardinal asiatique, le qualifiant même de «vice-pape». Le cardinal Zen affirme enfin encourager les Chinois catholiques à se retirer «dans les catacombes» plutôt qu’à intégrer l’Eglise officielle chinoise. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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