Paul Jubin est né à Soubey, dans le Jura. Son père est instituteur avant de reprendre l’auberge du village. Après son enfance dans la vallée du Doubs, il fréquente l’école secondaire à Saignelégier, puis l’Ecole Normale à Porrentruy. Devenu instituteur, il enseigne dans divers villages avant de reprendre des études à l’Université de Berne. Il revient dans le Jura à l’école secondaire à Saignelégier, comme maître de sciences, mathématiques, physique et sports. En peu de temps, il en devient le directeur.
A ce moment, il est frappé par les injustices qui règnent sur la terre et le fossé qui se creuse entre riches et pauvres. Il canalise cette révolte et cette inquiétude en partant, en 1964, comme coopérant avec sa femme à l’Ile de la Réunion dans le cadre de Frères sans Frontières (FSF) qui venait d’être fondée. Il enseigne dans un lycée mixte. «Ces trois ans à la Réunion ont été les plus denses de ma vie», expliquera-t-il encore beaucoup plus tard. «Après il était impossible de remettre les pieds dans les pantoufles, on se sent chargé d’une mission supplémentaire, de témoigner pour une orientation nouvelle du monde.»
A son retour, Paul Jubin s’engage comme secrétaire de FSF. Il y restera pendant douze ans. Il travaillera ensuite à l’Action de Carême comme responsable du service des projets de développement, à la centrale de Lucerne. Il y reste huit ans et demi jusqu’à l’âge de la retraite en 1988.
Parallèlement à son activité professionnelle, Paul Jubin a mené de nombreux engagements en Eglise ou au dehors. Il participe entre autres au lancement, avec Yvan Stern, du Festival international de Films de Fribourg dont il assumera la présidence. Homme de plume, il est l’auteur de plusieurs livres et collabore à divers journaux et revues. Il se fait aussi poète et auteur de contes pour enfants.
Resté très attaché à son canton d’origine, bien qu’habitant Fribourg depuis les années 1970, Il s’intéresse aussi à l’histoire locale et aux récits de vie. Retraité très actif, il propose par exemple une série de 25 reportages à la découverte des lieux de prière et de ressourcement en Suisse romande paru entre 2003 et 2004 à l’Agence de presse internationale catholique APIC.
«Malgré les difficultés à réaliser des changements, je me refuse à désespérer, car je suis optimiste de nature, puis parce que je crois que les forces de vie sont plus fortes que les forces de mort, expliquait-il en 1988. Pour moi, Dieu, Jésus-Christ c’est la vie, c’est la Résurrection, c’est au-delà de la mort, c’est plus fort que la mort, c’est cela la foi pour moi. Et si cela ne se traduit pas concrétement dans la réalité humaine, dans la réalité incarnée de la terre, cela n’a pas de sens.» (cath.ch/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
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