L’association des Hérauts de l’Evangile a été placée en septembre 2019 sous l’autorité d’un commissaire pontifical en la personne du cardinal Raymundo Damasceno Assis, archevêque émérite d’Aparecida (Brésil). L’association brésilienne n’a cependant pas accepté l’intervention du commissaire, au motif que le décret de sa nomination comportait une erreur. Les Hérauts de l’Evangile ne sont pas une «association internationale publique de fidèles» comme le mentionnait le Vatican mais bien une «association internationale de fidèles de droit pontifical, approuvée par le Saint-Siège», avaient fait remarqué ses membres.
En novembre 2019, le Vatican avait donc renvoyé un courrier en rectifiant cette dénomination et en insistant sur le fait que le pape était bien à l’origine de la nomination du commissaire. A la mi-janvier, le pontife aurait personnellement envoyé un courrier à Felipe Eugenio Lecaros Concha, président de cette association, a affirmé le média espagnol. Il l’a informé qu’il soutenait le travail du cardinal Raymundo Damasceno Assis et de son équipe.
Ceux-ci ont déjà commencé à investiguer au sein de «Virgo Flos Carmeli» et «Regina Virginum», les branches masculine et féminine de ce mouvement. Cependant, ils doivent à présent pouvoir intervenir au sein de l’association internationale des fidèles, noyau de l’institution, a demandé le pape, souhaitant que toutes les branches puissent être examinées.
En juin 2017, la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, en accord avec le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, avait dans un premier temps demandé «une visite apostolique» à l’institution des Hérauts de l’Evangile. Cette visite avait été suivie par la nomination d’un commissaire pontifical en 2019. Ces décisions du Saint-Siège ne doivent pas être considérées «comme une punition», mais comme une «initiative visant le bien» des institutions et afin de résoudre ses «problèmes existants», avait indiqué le Saint-Siège en septembre 2019.
Selon le Vatican, certaines «lacunes concernant le style» de gouvernement, la vie des membres du Conseil, la pastorale des vocations, la formation des nouvelles vocations, l’administration, la gestion des œuvres et la collecte des ressources doivent être examinées. En 2017, plusieurs articles mentionnaient des cérémonies d’exorcisme au sein de cette institution pendant lesquelles certains membres rentraient en communication avec le diable. La même année, le journaliste Andrea Tornielli avait affirmé au journal La Vie que les Héraults de l’Evangile fabriquaient eux-mêmes leurs propres exorcismes, considérant ceux du Vatican comme «inefficaces». Selon lui, ils adoreraient une «sorte de trinité» impliquant notamment le fondateur de l’association, l’évêque brésilien João Scognamiglio Clá Dias. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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