La Présentation de Jésus au Temple: une des fêtes chrétiennes célébrées par les catholiques et les orthodoxes qui suivent le calendrier grégorien. Elle évoque la troisième manifestation de l’incarnation de Dieu en Jésus, après la Nativité et l’Épiphanie. Tirée de l’Evangile de Luc (Lc 2, 22-40), elle relate l’épisode où, quarante jours après la naissance de Jésus, le vieillard Syméon le reconnaît comme «lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël».
Cette fête chrétienne de la Présentation est pratiquée dans l’Eglise de Jérusalem depuis le 4e siècle (au moins 380, selon les Sources chrétiennes). Son accent lumineux la connecte très tôt avec une autre, plus ancienne: la Chandeleur. Appelée aussi la fête des chandelles (en latin, festa candelarum), la Chandeleur trouve ses origines dans les parentalia romaines et les lupercales, des célébrations païennes dédiées aux divinités de la fécondité à la fin de l’hiver. En effet, Romains et Celtes avaient coutume de saluer le retour du soleil, en organisant des processions avec des flambeaux à travers les champs. Il visaient à attirer ainsi la protection sur les troupeaux et favoriser les semences en vue d’une bonne récolte estivale.
C’est au 5e siècle que le pape Gélase Ier associe cette fête aux chandelles, en christianisant des traditions hivernales païennes. En mémoire du chemin parcouru par Marie et Joseph vers le temple de Jérusalem, le pape organise à Rome le 2 février 472 des processions nocturnes à la lueur de cierges ou de chandelles. Les cierges allumés étaient ensuite bénis à l’église, ce qui assurait de bonnes récoltes l’année à venir. Cette tradition de bénir les bougies, qui perdure jusqu’à nos jours, rend visible la foi en Jésus, «lumière du monde».
Quant à la coutume de manger des crêpes ce jour-ci, il existe une grande quantité d’histoires et d’anecdotes. Pour certains, c’est le pape Gélase Ier qui en serait à l’origine. Il aurait offert des galettes aux pèlerins qui se rendaient dans la ville éternelle pour y déposer leur cierge. Pour d’autres, l’origine des crêpes remontent aux fêtes païennes. À cette période, les prêtresses romaines déposaient devant Vesta des offrandes de gâteaux de blé qui rappellent nos crêpes actuelles. Avec leur forme ronde et leur couleur dorée, les crêpes pourraient se référer à l’astre solaire qui était vénéré pas les peuples pré-chrétiens.
D’autres encore se réfèrent au dicton, «si point ne veut de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur». Selon lequel, les paysans de l’antiquité préparaient des crêpes à la Chandeleur avec la farine excédentaire de l’année précédente, en vue d’obtenir un bon blé l’année suivante.
Quelle que soit son origine, la coutume de manger des crêpes à la Chandeleur rappelle que nombre de fêtes chrétiennes ont aussi leur dérivé culinaire. Dans le palmarès: les biscuits de Noël, la galette des rois à l’Épiphanie et les lapins de Pâques. (cath.ch/gr)
Grégory Roth
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