Le gouvernement indien a approuvé un projet de loi allongeant le délai autorisé de l’avortement de 20 à 24 semaines. La proposition a été rendue officielle le 29 janvier 2020, et doit être abordée lors de la prochaine session du Parlement indien.
Cette proposition a entraîné de vives réactions du côté des groupes ‘pro-vie’ et de l’Église catholique indienne. Mgr Paul Mullassery, évêque de Quillon et président de la commission pour la famille des évêques du Kerala, a souligné le risque que «la décision du gouvernement entraîne une atmosphère propice à l’avortement débridé. Or il n’y a aucune différence entre un enfant à naître et un nouveau-né.» Actuellement, la loi indienne autorise les avortements jusqu’à la vingtième semaine de grossesse, mais cette limite peut être étendue en cas de malformation fœtale ou de risque de décès pour la mère. Prakash Javadekar, ministre fédéral du gouvernement BJP (Bharatiya Janata Party), a défendu le projet de loi comme une réforme progressiste qui garantira «une interruption de grossesse sécurisée tout en respectant le droit des femmes en âge de se reproduire sur leur corp». Selon le ministre, l’extension de la limite de 20 à 24 semaines doit aider «les victimes de viol, ainsi que les filles handicapées et les mineures peuvent réaliser trop tardivement qu’elles sont enceinte.»
Dans la plupart des pays occidentaux, le délai légal pour l’avortement est fixé à 12 semaines de grossesse.
Selon une étude de la fondation Ipas, basée à New Delhi, 6,4 millions d’avortements sont enregistrés chaque année dans le pays, dont au moins la moitié sont illégaux et pratiqués dans des conditions de santé précaires.
Le comité pro-vie du Conseil des évêques catholiques du Kerala a annoncé vouloir organiser un mouvement de protestation à l’échelle nationale. «Nier le droit à naître salira la culture indienne, qui défend la vie comme sacrée», a souligné le comité pro-vie du Kerala. Pour Pascoal Carvalho, médecin basé à Mumbai et membre de l’Académie pontificale pour la vie, «définir une limite de 20 ou 24 semaines n’est qu’une question de perception. Il ne peut y avoir de moment convenable pour tuer quelqu’un. Par cette décision, la société elle-même fait un pas en arrière et plonge encore plus profondément dans l’irrespect de la vie et des plus faibles». (cath.ch/eda/mp)
Maurice Page
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