Lors de son discours aux membres du corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège début janvier, le pontife n’a pas prononcé un seul mot sur la situation des catholiques en Chine ni même sur le récent accord signé entre Rome et Pékin portant sur la nomination des évêques. Signé le 22 septembre 2018, ce traité faisait espérer un réchauffement des relations et une ouverture de la Chine vers les catholiques du pays.
Dans l’année qui a suivi, cet accord a donné lieu à quelques nominations d’évêques catholiques. Mais à part ces nominations, il n’y a pas eu d’avancées significatives, du moins en apparences. Plusieurs raisons expliquent cet épisode de calme depuis un an et demi, a indiqué Francesco Sisci lors de la conférence de presse. En premier lieu sans doute, a-t-il pointé, cela peut s’expliquer par le fait que les catholiques ne représentent aux yeux de la Chine rien de moins qu’une petite «minorité» de sa population (1%) d’un milliard et demi d’habitants et ne sont pas considérés comme subversifs.
Si la Chine se montre «lente» à faire des pas supplémentaires en direction des fidèles, a-t-il affirmé, c’est tout simplement qu’elle n’en fait pas sa «priorité». Le regard de Xi Jinping, le président chinois au pouvoir depuis bientôt sept ans, est en effet désormais tourné vers d’autres objectifs: le commerce international, les tensions avec les Etats-Unis ou encore la dernière épidémie de coronavirus, a ainsi résumé le sinologue italien. La vision chinoise repose donc sur une «différence de priorités et d’approche», a enfin ajouté Francesco Sisci.
A noter en outre que le pape François ne s’est pas plus étendu sur la Chine dans son discours au corps diplomatique que sur les autres principales puissances mondiales, a pour sa part observé le Père Lorenzo Prezzi, également sinologue et italien. Tout au plus, a-t-il remarqué lors de cette conférence de presse, le pontife a évoqué les récentes tensions entre l’Iran et les Etats-Unis et est revenu sur son récent voyage apostolique au Japon. Mais il n’a parlé ni de la Russie ni même des principaux pays européens. En fait, a assuré le prêtre, il s’est tout simplement concentré sur les nations dans «l’ombre».
Par ailleurs, à la question d’un éventuel voyage du pape François – ou de son successeur – en Chine continentale, Francesco Sisci admet que tous les voyants sont «au vert». «Aujourd’hui, assure-t-il, un tel voyage n’est pas impossible» contrairement aux décennies précédentes. Toutefois, il y a sans doutes d’autres urgences du côté du Saint-Siège. Alors, ce voyage se déroulera-t-il dans «deux mois, deux ans ou vingt ans»? Le sinologue ne s’avance pas. (cath.ch/imedia/pad/rz)
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