Le pontife a souligné à cette occasion que l’accueil des migrants était un vecteur d’unité des chrétiens. «Travailler ensemble» au service de l’hospitalité conduira à rendre tous les chrétiens meilleurs et plus unis, a-t-il déclaré.
A l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, du 18 au 25 janvier, le pape a délivré une catéchèse sur le passage de l’Evangile racontant l’arrivée de l’apôtre Paul à Malte.
Dans ce passage des Actes des apôtres (Act 28, 2), Paul et ses compagnons sont pris au piège par la tempête. Confiant, «l’apôtre des Gentils», c’est-à-dire des non-juifs (du latin Gentiles, les ›nations’), les rassure, certain qu’ils sont dans la main de Dieu. Peu après, ils sont reçus par les habitants de Malte, pourtant païens, qui leur offrent un témoignage d’une «rare hospitalité».
Devant la détresse de tant de migrants qui tentent de fuir les violences, la guerre et la pauvreté, les chrétiens doivent travailler ensemble «pour leur montrer l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ», a insisté le pontife. Il est de leur devoir de leur témoigner que chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu.
«Travailler ensemble pour vivre l’hospitalité» peut rendre tous les chrétiens, qu’ils soient orthodoxes, catholiques ou protestants meilleurs et les unit: telle est «la volonté de Dieu pour nous», a expliqué le pape François. Les divisions qui subsistent entre eux empêchent les chrétiens de mener à bien cette mission, a-t-il déploré.
L’hospitalité entre chrétiens est également une importante «vertu œcuménique». Ce n’est pas un acte de générosité à sens unique, a encore expliqué le pape, mais un don pour celui qui accueille car le Seigneur a aussi semé son Esprit saint chez les autres chrétiens. C’est également une attitude qui demande de l’attention. Le pontife a ainsi déploré les querelles entre les missionnaires de différentes confessions. Dans son propre pays, en Argentine, il avait ainsi vu des catholiques brûler les tentes de protestants. «Ceci n’est pas chrétien», s’est-il attristé.
Face à la pauvreté, la solitude, le mépris ou encore les discriminations, les chrétiens en peuvent pas rester insensibles, le cœur «anesthésié», a estimé le pape devant les arabophones.
S’adressant aux pèlerins polonais, il les a encouragés à méditer sur le thème de la Semaine pour l’unité des chrétiens: «Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire». Il a également salué l’Institut œcuménique de Bossey, une institution du Conseil œcuménique des Eglises (COE), basée à quelque 25 km de Genève, qui se veut lieu de rencontre entre les religions.
Le 25 janvier prochain, a enfin rappelé le chef de l’Eglise catholique, des millions d’Asiatiques célébreront le Nouvel An Lunaire. Il leur a adressé ses «salutations cordiales», souhaitant que les familles puissent être des lieux où on éduque à l’hospitalité et à la sagesse. A tous, il a enfin demandé de prier pour la paix et la solidarité entre les nations, des dons selon lui nécessaires pour le monde d’aujourd’hui. (cath.ch/imedia/cg/be)
Jacques Berset
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