Le directeur de l’Académie de Whitefield, une école chrétienne privée de Louisville, dans le Kentucky, a signifié le 6 janvier dernier par mail aux parents de Kayla que l’inscription de leur fille avait été annulée avec effet immédiat. En cause, selon le quotidien américain The Washington Post, un post Facebook qu’elle avait envoyé, où elle posait devant son gâteau d’anniversaire, et que le directeur a joint au courriel.
La mère de l’élève, Kimberly Alford, avait demandé à une boulangerie de décorer un gâteau avec des couleurs qui «éclatent», pour ses quinze ans. Il se trouve, raconte-t-elle, que le motif de l’arc-en-ciel du gâteau reflétait celui du pull de sa fille. Et pour commémorer la fête d’anniversaire, elle avait pris en photo Kayla souriant à côté du fameux gâteau.
«Cette photo démontre une posture de moralité et d’acceptation culturelle contraire aux croyances de l’Académie de Whitefield», a écrit son directeur, M. Jacobson. Ce n’est que plus tard que l’école déclare que la décision d’expulsion est le résultat de deux années de mauvaise conduite, sans donner plus de détails sur les présumées infractions de Kayla.
De son côté, la maman explique qu’elle était consciente que le drapeau à rayures arc-en-ciel est un symbole de la communauté LGBTQ, mais elle souligne que le gâteau arc-en-ciel et le chandail de sa fille étaient simplement une coïncidence esthétique et ne voulaient rien dire de plus. «Les arcs-en-ciel ne signifient pas que vous êtes d’un certain sexe ou d’une certaine sexualité», déclare-t-elle au Washington Post, qui a repris l’information suite à sa publication par les médias locaux. Elle ajoute qu’elle avait fourni à l’école un reçu de la boulangerie indiquant que le dessin du gâteau était «de couleurs assorties».
Cette explication est apparemment jugée insuffisante pour la Whitefield Academy. La maman tente de parler directement au directeur de l’école, mais sans effets. Ce dernier se contente d’envoyer au quotidien The Post une déclaration dans laquelle il dénonce des «comportements inappropriés sur les réseaux sociaux.», avant de rajouter: «En fait, elle a violé à plusieurs reprises le code de conduite des élèves ces deux dernières années. À l’automne, nous avons rencontré l’élève pour lui donner une dernière chance. Elle n’a malheureusement pas respecté notre accord et a donc été renvoyée».
Les responsables de l’Académie de Whitefield ne fournissent aucun détail sur les transgressions présumées de Kayla. L’école se contente de citer la loi du Kentucky et ses propres directives: «Tous les parents qui inscrivent leurs enfants dans notre école privée savent que nous demandons aux élèves d’adhérer à un style de vie en accord avec nos croyances chrétiennes».
De son côté, la maman reconnaît que sa fille a eu quelques problèmes de comportement. Elle a été prise une fois fumant une e-cigarette et a une autre fois quitté l’école pendant le déjeuner. Elle confirme aussi que Kayla a été mise en probation, mais qu’elle a depuis travaillé pour améliorer ses notes et corriger son comportement.
La famille est stupéfaite par la justification de l’expulsion de Kayla. «Elle est vraiment blessée. Elle était très contrariée parce qu’elle estime n’avoir rien fait de mal».
Selon le manuel des parents et des élèves de l’Académie de Whitefield, «il arrive que l’atmosphère ou la conduite dans un foyer particulier soit contraire au style de vie biblique enseigné à l’école. Cela inclut l’immoralité et l’orientation homosexuelle». Dans ces cas, note le manuel, l’école a le droit de refuser l’admission ou d’interrompre l’inscription d’un élève. (cath.ch/washpost/cp)
Carole Pirker
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