Ouverture du procès de l'ex-Père Preynat à Lyon

Mis en examen en 2016, l’ex-Père Preynat,74 ans, devrait comparaître du 13 au 17 janvier devant le tribunal correctionnel de Lyon. Poursuivi pour «agressions sexuelles sur mineurs», il fera face à dix victimes présumées. Son procès pourrait toutefois être reporté en raison de la grève des avocats.

Lundi 13 janvier devrait s’ouvrir le procès de Bernard Preynat devant le tribunal correctionnel de Lyon. Soupçonné d’avoir abusé plus de 70 scouts dans les années 1970-1980, il sera jugé pour atteintes sexuelles sur dix mineurs entre 1986 et 1990, à l’époque où il officiait en tant que vicaire aumônier scout à Sainte-Foy-Lès-Lyon dans le Rhône. Il a été réduit à l’état laïc par la justice de l’Eglise (voir encadré).

L’ancien prêtre sera présent et accompagné de son avocat, Me Frédéric Doyez. Quinze parties civiles lui feront face, dont dix victimes et cinq associations. Sur les 35 victimes recensées par l’information judiciaire, vingt n’ont pas pu en effet se constituer parties civiles en raison de la prescription des atteintes sexuelles, commises dans les années 1970 et 1980.

Des victimes ont par ailleurs demandé au Vatican à être indemnisés par le diocèse de Lyon. Une quinzaine de courriers ont été envoyés le 2 octobre dernier au Tribunal suprême de la Signature apostolique.

Procès ecclésiastique
Le 2 juillet dernier, le tribunal ecclésiastique de Lyon, présidé par le père Bruno Gonçalves, avait condamné le religieux à un renvoi à l’état laïc: «Au regard des faits et de leur récurrence, du grand nombre de victimes, du fait que l’abbé Bernard Preynat a abusé de l’autorité que lui conférait sa position au sein du groupe scout (…), le tribunal a décidé de lui appliquer la peine maximale prévue par le droit de l’Eglise dans un tel cas, à savoir le renvoi de l’état clérical», détaillait le communiqué publié par le tribunal ecclésiastique.»

Délit d’atteintes sexuelles aggravé 

Dans le cas de l’ancien aumônier scout, l’«atteinte sexuelle sur des mineurs de moins de quinze ans», considérée par le droit français comme un délit, est aggravée car commise par une personne ayant autorité sur ses victimes par ses fonctions. Le délit d’atteintes sexuelles aggravé est punissable de dix ans d’emprisonnement et de 150’000 euros d’amende. Le tribunal devra également apprécier la peine en fonction du temps écoulé depuis les faits, plus de trente ans parfois, ainsi que l’âge actuel de l’accusé, bientôt octogénaire. 

Selon le quotidien La Croix, il ne devrait pas y avoir de nouvelles révélations lors de l’audience. Bernard Preynat a globalement reconnu les atteintes sexuelles qui lui sont reprochées. C’est surtout l’éventuelle responsabilité de sa hiérarchie qui devrait occuper les débats tout au long de la semaine. Condamné à six mois de prison avec sursis pour «non-dénonciation», le cardinal Barbarin a fait appel. Son second procès a eu lieu le 29 novembre dernier et le délibéré sera rendu le 30 janvier 2020, soit quelques jours après la fin de l’audience concernant Bernard Preynat. 

Procès reporté?

Programmé toute la semaine, du 13 au 17 janvier, devant le tribunal correctionnel de Lyon, le procès pourrait être reporté d’au moins une journée, en raison de la grève des avocats. Les membres du Conseil de l’Ordre des avocats de Lyon ont en effet voté vendredi dernier en faveur de la reconduction de leur grève jusqu’à lundi inclus. Selon des avocats au procès contactés par l’AFP, il est très probable que plusieurs d’entre eux réclament un report à l’ouverture de l’audience lundi.(cath.ch/lacr/bb/cp)

Carole Pirker

Portail catholique suisse

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