Le Conseil de l’Europe et le Saint-Siège fêtent cette année le 50e anniversaire de l’entrée du plus petit Etat du monde au sein de cette organisation fondée en 1949. Comme quatre autres Etats, le Canada, les Etats-Unis, le Japon et le Mexique, le Saint-Siège en est membre observateur et partage, par ce biais, des interventions «nombreuses et circonstanciées», a souligné le «ministre des Affaires étrangères» du Vatican.
Les diplomates envoyés depuis 50 ans par le Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe sont forts des enseignements de l’Eglise catholique sur la question des droits de l’homme et de la dignité humaine, a rappelé Mgr Gallagher. Ils sont riches de la réflexion doctrinale «approfondie» centrée sur l’origine de la personne humaine «créée à l’image de Dieu». Ils permettent d’offrir une vision «harmonieuse» dans laquelle les droits sont «équilibrés» par des devoirs respectifs. Plus largement, a estimé le diplomate vatican, «les chrétiens ont un rôle particulièrement important à jouer en Europe».
A travers leur propre témoignage au sein de la société, ils peuvent rappeler le fondement éthique qui doit orienter l’action de chaque citoyen, a affirmé le prélat britannique. Celui-ci doit être «orienté à l’édification du bien commun» auquel tous les hommes aspirent. A ce titre, a-t-il pris soin de préciser, l’Europe ne doit pas faire fi de son fondement et de ses racines chrétiennes. D’autant plus que les droits humains et la dignité humaine constituent l’un des thèmes qui revêt la plus grande importance pour le Saint-Siège.
Au fil des annnées, les diplomates envoyés par le Siège apostolique ont d’ailleurs su faire preuve d’une «présence active» au sein de la communauté internationale, a encore indiqué Mgr Gallagher. C’est dans ce cadre, a-t-il insisté en guise d’exemple, qu’ils ont pu contribuer à la formation d’un corpus juridique international protecteur de la personne humaine. «La véritable mission chrétienne sera toujours celle qui témoignera de la dignité humaine», a-t-il encore estimé.
Afin d’illustrer ses propos, Mgr Gallagher a notamment souligné la voix portée par l’Eglise sur les migrations. Les migrants ne sont rien d’autre que des «frères et des sœurs qui cherchent une vie meilleure loin de la pauvreté, de la faim, de l’exploitation et de la répartition injuste des ressources de la planète», a-t-il noté. Pour affronter de manière adéquate cette problématique plus qu’actuelle, certains principes doivent être selon lui affirmés avec clarté.
Pour lui, il existe trois grands «malentendus» sur la question: une mauvaise perception de l’assimilation, le renfermement des migrants sur eux-mêmes, le renoncement à sa propre identité en voulant respecter les autres cultures. Un dernier danger subsiste: celui de transformer le phénomène des migrations en un «terrain favorable» pour le trafic d’êtres humains.
A l’occasion du 50e anniversaire de la présence du Saint-Siège au Conseil de l’Europe, Mgr Gallagher a par ailleurs réitéré le vœu «si cher» que les Européens – catholiques ou non – puissent ensemble «s’ouvrir à l’avenir pour continuer, contre vents et marées, à bâtir notre chère Europe». (cath.ch/imedia/pad/rz)
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