Dans une interview aux «Salzburger Nachrichten» (SN), l’archevêque de Salzbourg révèle qu’en 2019, les sorties d’Eglise ont été encore plus nombreuses que l’année précédente. En 2018, en Autriche, près de 60’000 personnes avaient quitté l’Eglise catholique romaine, soit une augmentation de 8,7 % par rapport à 2017.
Si les données pour l’ensemble du pays, qui compte un peu plus de 5 millions de catholiques, ne sont pas encore publiées, l’archevêque de Salzbourg a indiqué qu’en 2019, quelque 5’400 personnes avaient quitté l’Eglise dans son diocèse, soit 20 % de plus que l’année précédente.
Mgr Franz Lackner explique ces départs notamment par la profonde crise provoquée par les abus sexuels dans l’Eglise, «et ici à Salzbourg, les irritations internes au diocèse». Il évoque aussi les conflits dans le diocèse de Gurk-Klagenfurt, en Carinthie, sans les citer dans le détail.
Il s’agit notamment problèmes liés à la gestion économique de Mgr Alois Schwarz, évêque de Sankt Pölten, et ancien évêque de Gurk-Klagenfurt, et les polémiques sur les accusations portée contre lui sur une violation de son célibat sacerdotal. Pour un certain nombre de ceux qui sortent de l’Eglise, l’impôt ecclésiastique joue également un rôle.
L’archevêque de Salzbourg relève également qu’aujourd’hui, le seuil pour quitter l’Eglise est très bas. Vivre assez bien sur une longue période sans fréquenter une Eglise et en l’absence d’une foi contraignante est bien plus facile aujourd’hui qu’autrefois, quand la pauvreté qui prévalait alors motivait les gens à prier et à croire. A notre époque, estime-t-il, on peut dire oui à Dieu par liberté et par amour, non pas parce que la nécessité serait pressante.
Afin de réduire le nombre de départs, l’Eglise pourrait effectuer des études de marché, communiquer aux gens les services qu’elle rend dans les domaines caritatif, culturel ou éducatif. Mais finalement, souligne-t-il, il est nécessaire de restaurer la crédibilité de l’Eglise «tant auprès de l’individu qu’au sein de l’institution», tout en sachant qu’il ne suffit pas d’un «consensus minimal» pour rendre compréhensible le message de Jésus-Christ. (cath.ch/kathpress/be)
Jacques Berset
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