Comme Paris, Rome aussi a sa chapelle de la médaille miraculeuse, depuis qu’en 1842 la Vierge est apparue en l’église Sant’ Andrea delle Fratte à un juif français nommé Alphonse Ratisbonne (1814-1884). L’église en conserve quelques traces puisque la plupart des messes sont depuis célébrées essentiellement dans l’autel latéral où la vierge est apparue et où l’on peut contempler un buste du ›miraculé’. Athée d’origine juive de la moitié du XIXe siècle, Ratisbonne s’est converti presque aussitôt après ce miracle.
Alors qu’il est en visite à Rome, Alphonse Ratisbonne est accueilli par le baron de Bussières, père de son ami d’enfance Marie-Théodore de Bussières. L’aristocrate français ne cesse de lui parler des grandeurs du catholicisme, et Alphonse accepte de porter sur lui une médaille de la Sainte Vierge. Il accepte également de réciter matin et soir le Memorare, prière très courte et très efficace que saint Bernard adressa à la Vierge Marie. L’athée se dit: «Après tout, si elle ne me fait pas de bien, du moins ne me fera-t-elle pas de mal!».
Le 20 janvier 1842, Marie-Théodore de Bussières lui demande de l’accompagner un instant à l’église Saint-André delle Fratte. Dix minutes plus tard, il retrouve Alphonse agenouillé devant la chapelle Saint-Michel, comme en extase, le visage plein de larmes, les mains jointes.
«J’étais depuis un instant dans l’église lorsque tout d’un coup, je me suis senti saisi d’un trouble inexprimable, écrit Alphonse Ratisbonne; j’ai levé les yeux, tout l’édifice avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour ainsi dire concentré la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout sur l’autel, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est sur ma médaille; elle m’a fait signe de m’agenouiller, une force irrésistible m’a poussé vers elle. Je saisis la médaille que j’avais laissée sur ma poitrine ; je baisai avec effusion l’image de la Vierge rayonnante de grâce… Oh ! C’était bien elle ! Je ne savais où j’étais ; je ne savais si j’étais Alphonse ou un autre ; j’éprouvais un si total changement, que je me croyais un autre moi-même… Je cherchais à me retrouver et je ne me retrouvais pas… La joie la plus ardente éclata au fond de mon âme; je ne pus parler ; je ne voulus rien révéler ; je sentais en moi quelque chose de solennel et de sacré… Le bandeau tomba de mes yeux ; non pas un seul bandeau, mais toute la multitude de bandeaux qui m’avaient enveloppé disparurent successivement et rapidement, comme la neige et la boue et la glace sous l’action d’un brûlant soleil».
Le 31 janvier 1842, Marie-Alphonse Ratisbonne est baptisé, fait sa première communion et reçoit la confirmation. Ordonné prêtre dans la compagnie de Jésus en 1848, il est nommé aumônier des prisonniers de Brest. Deux ans plus tard, avec la bénédiction du pape Pie IX, il quitte les jésuites pour s’installer en Palestine et dédie le reste de sa vie au catéchuménat des convertis d’origine juive. (cath.ch/imedia/ah/rz)
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