Wrocław, la «Venise polonaise» accueille les rencontres de Taizé 2019

Vratislavie, connue sous le nom polonais de Wrocław, accueillera du 28 décembre 2019 au 1er janvier 2020 la 42e édition des Rencontres européennes de Taizé. Plus de 15’000 jeunes de 20 pays d’Europe sont attendus dans la ville polonaise fondée au IXe siècle. Parmi eux, une vingtaine de jeunes Romands.

Ils seront 75 Suisses à quitter Zurich, le 27 décembre 2019 pour se rendre à Wrocław. Parmi eux, une vingtaine de jeunes Romands. Le long voyage en car débutera par un moment de prière avec des chants de Taizé.

«Nous n’avons pas encore reçu de nouvelles à propos de l’accueil dans les familles. Comme les autres années, nous nous laissons volontiers surprendre», nous confie Adrien Saxer, coordinateur du voyage en Suisse romande.

«Nous avons hâte de découvrir cette ville qu’aucun des participants n’a déjà visité. Mais nous nous réjouissons surtout de rencontrer les gens qui y habitent et l’ambiance que s’y vit», continue Adrien Saxer. La plupart des participants sont des habitués. «Mais il y a aussi quelques-uns de leurs amis qui ont décidé, pour la première fois, de se joindre aux jeunes qui participent aux soirées de prière de Taizé organisées régulièrement dans plusieurs villes de Suisse romande», précise le responsable romand heureux de pouvoir vivre à nouveau cette expérience ecclésiale.

Pèlerinage de confiance sur la terre

C’est la cinquième fois dans son histoire, que le grand rassemblement de la jeunesse chrétienne européenne aura lieu en Pologne (1989 et 1995 à Wrocław, 1999 à Varsovie et 2009 à Poznan). Ces rencontres européennes annuelles animées par les frères de Taizé sont un « pèlerinage de confiance sur la terre ».

Ce pèlerinage international permet aux jeunes participants de se rassembler pour prier et partager. Il les insère, pendant quelques jours, dans la vie de l’Église locale, en étant accueillis par les habitants de Wrocław et en partageant leurs existences de vie, en vue d’approfondir l’entente et la paix entre les peuples, ainsi que la compréhension de la foi, l’engagement social et la solidarité.

Durant quatre jours, plus de 15’000 jeunes de différentes confessions chrétiennes, issus de 20 pays européens, vont vivre une expérience d’Église comme lieu d’amitié, d’accueil et de communion. La rencontre sur les rives de l’Oder sera axée sur la compréhension internationale.

Considérée pendant des siècles comme l’une des plus riches et belles métropoles d’Europe centrale, Wroclaw a subi la destruction à la fin de la Seconde Guerre mondiale de graves destructions. Dans cette ville riche en histoire, le Nouvel An 2020 aura une forte connotation symbolique, devenant un lieu et un temps d’entente internationale.

Plus d’un millénaire d’histoire germano-polonaise

L’archidiocèse catholique de Wroclaw s’enracine dans plus de 1000 ans d’histoire germano-polonaise. Des chrétiens allemands, polonais et bohémiens vivaient ici. Les diocèses allemands de Berlin et de Görlitz, fondés respectivement en 1930 et 1994, sont issus de Wroclaw. Jusqu’en 1972, ils y été canoniquement rattachés.

Il existe un autre lien avec la duchesse Hedwig de Silésie (1174-1243), considérée comme la «patronne de la réconciliation des Allemands et des Polonais». L’épouse du duc polonais Henri Ier de Silésie, venue de la Bavière, est toujours vénérée pour son engagement en faveur des nécessiteux.

Au Moyen Age, Wroclaw appartient à la dynastie polonaise des Piast, puis passe sous la domination de la Bohême et des Habsbourg, avant de tomber aux mains des Prussiens au milieu du XVIIIe siècle. De fait, dans le paysage urbain, l’héritage allemand est encore visible à de nombreux endroits. D’innombrables maisons de la ville datent de la période wilhelminienne. C’est durant cette qu’y naquit Edith Stein (1891-1942), la future sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix. La philosophe et théologienne allemande d’origine juive a été internée au camp d’Auschwitz, où elle a exécutée le 9 août 1942.

La rencontre européenne de Taizé se tiendra, au tournant de l’année, dans la «Jahrhunderthalle» de Max Berg, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Achevée en 1913, elle était la plus grande coupole du monde avec un diamètre de 65 mètres. Ville de culture, autrefois capitale de la région historique de la Silésie, Wroclaw ne peut s’imaginer sans art: par exemple, les célèbres sculptures nains en bronze qui étaient autrefois critiques à l’égard du régime.

« Cosmopolite, multiculturel et hospitalier »

Aujourd’hui, Wroclaw, 640.000 habitants, est connue pour sa belle architecture, sa une vie animée et son style de vie silésien. En 2016, elle a été la capitale européenne de la culture. 150’000 étudiants contribuent dans une large mesure à l’atmosphère animée de la métropole polonaise.

«J’espère que la rencontre des jeunes européens créera des contacts intenses et une compréhension mutuelle, dit Ulrich, frère de Taizé, déjà présent sur place avec une équipe. Car cette ville est le lieu idéal pour accueillir la Rencontre européenne 2019. Elle est cosmopolite, multiculturelle et hospitalière».

La vie de Wroclaw se déroule près de l’eau. Car la ville se déploie sur douze îles de l’Oder et de ses affluents. Environ 300 ponts et passerelles les relient; comme l’esprit de Taizé qui unit. Un esprit qui soufflera à nouveau sur la «Venise du nord», lorsque les quelque 15’000 jeunes s’y rendront pour passer le cap de la nouvelle année. (cath.ch/kath.ch/cmh/ab/dp)

Davide Pesenti

Portail catholique suisse

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