Les faits en l’occurrence sont sans équivoque: le président des États-Unis a tenté d’utiliser son pouvoir politique pour contraindre un dirigeant étranger à harceler et à discréditer l’un de ses adversaires politiques. Il ne s’agit pas seulement d’une violation de la Constitution ; c’est surtout profondément immoral, dénonce Mark Galli.
Le rédacteur en chef rappelle que son journal Christianity Today a pour habitude de rester au-dessus de la mêlée et de permettre aux chrétiens ayant des convictions politiques différentes de présenter leurs arguments.
Les démocrates en veulent au président Trump depuis le premier jour, reconnaît l’éditorialiste. Presque tout ce qu’ils font est sous un nuage de suspicion partisane. Cela dit, Mark Galli estime «nécessaire de clarifier nos propres opinions sur les questions politiques.»
S’en suit une charge sans concession contre le président Trump. «Ce président a réduit à néant l’idée de moralité dans son administration. Il a embauché et licencié un certain nombre de personnes qui sont maintenant des criminels reconnus. Il a lui-même admis avoir commis des actes immoraux en affaires et dans ses relations avec les femmes, ce dont il demeure fier. Sa seule communication sur Twitter, avec sa série habituelle de déclarations erronées, de mensonges et de calomnies, est un exemple presque parfait d’un être humain moralement perdu et confus.»
Les partisans évangéliques de Donald Trump ont souligné que ses nominations à la Cour suprême, sa défense de la liberté religieuse et sa gestion de l’économie, entre autres choses, sont des réalisations qui justifient leur soutien au président. Mais pour Mark Galli, «les audiences de mise en accusation ont montré très clairement, que le président Trump a abusé de son autorité pour des gains personnels et a trahi son serment constitutionnel.»
L’éditorialiste conclut en lançant un appel «aux nombreux évangéliques qui continuent d’appuyer M. Trump en dépit de son dossier moral noirci». «Souvenez-vous de qui vous êtes et qui vous servez… Que dira un monde incroyant si vous continuez à couvrir les paroles et le comportement immoral de M. Trump pour des raisons d’opportunisme politique? Pouvons-nous dire sans détour que l’avortement est un grand mal qui ne peut être toléré et, avec le même sérieux, dire que le caractère brisé et tordu du chef de notre nation n’a pas vraiment d’importance en fin de compte ?» (cath.ch/ct/mp)
Maurice Page
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