L’amendement veut faciliter l’accès à la citoyenneté pour les réfugiés et les migrants illégaux d’Afghanistan, du Bangladesh et du Pakistan… mais à condition qu’il ne soient pas musulmans. Cette mesure est aussi discriminatoire qu’aberrante quand on sait que ces trois pays sont musulmans à plus de 90%. Dans plusieurs endroits les représentants des minorités chrétiennes se sont également joint aux protestations.
Le 17 décembre, les manifestants se sont rassemblés à Delhi pour une nouvelle journée d’opposition. Les premières manifestations ont éclaté le 11 décembre, d’abord dans les États du nord-est du pays, à proximité de la frontière bangladaise où vivent près de 15 millions de migrants, avant de s’étendre à New Delhi.
Le gouvernement a réagi en envoyant la police et en bloquant l’accès à internet dans le Nord-Est. Ce qui a provoqué la colère des opposants qui ont incendié des bus et deux véhicules de police et plusieurs dizaines de voitures. Plus de soixante personnes, étudiants, policiers et pompiers, ont été blessées. La police a été accusée d’usage excessif de la force.
Pour le pasteur Vijayesh Lal, secrétaire général de la Fraternité évangélique indienne, cette décision révèle clairement les motivations et le programme politique du parti hindouiste au au pouvoir (BJP). «La nation indienne est préoccupée par les terribles conséquences que cet amendement risque d’entraîner», a-t-il ajouté.
Le Père Anthoniraj Thumma, de la fédération des Églises de Telugu, dans les États de l’Andhra Pradesh et du Telangana, dénonce une vision diamétralement opposée à la philosophie séculière et à la tradition indiennes. «L’Inde appartient à toutes les religions. L’Inde doit accueillir les migrants et les réfugiés sans distinction de religion, de nationalité ou d’origine ethnique». (cath.ch/eda/mp)
Maurice Page
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