Le pape François et le responsable politique du Monténégro ont échangé environ 35 minutes dans la bibliothèque privée du pontife, au deuxième étage du Palais apostolique. Deux traducteurs les accompagnaient pour faciliter les échanges.
Au cours de leur discussion, les deux hommes ont non seulement souligné les bonnes relations diplomatiques qui existaient entre le Saint-Siège et le Monténégro, mais ont encore nourri l’espoir que ces relations pourront «être consolidées ultérieurement». D’ailleurs, à la fin de leur rencontre, le Premier ministre a invité le chef de l’Eglise catholique à se rendre dans son pays. «Je viendrai», a rétorqué de vive voix le pontife.
Parmi les points qui ont retenu l’attention des deux interlocuteurs, le Saint-Siège rapporte celui de «la valeur de la coexistence harmonieuse interethnique et interreligieuse qui caractérise l’identité monténégrine millénaire». Frontalier de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Kosovo et de l’Albanie, ce petit pays des Balkans compte environ 72 % d’orthodoxes pour 20 % de musulmans et à peine plus de 3 % de catholiques.
Le regard des deux responsables s’est également porté hors des frontières de ce pays devenu indépendant en 2006. Ils ont notamment parlé de l’avenir du projet européen. Le Monténégro a présenté sa candidature à l’Union européenne il y a un peu moins de onze ans. Le statut de candidat officiel lui a été accordé par le Conseil européen deux ans après cette demande, en décembre 2010. Le pape François et Duško Marković ont également abordé certains défis régionaux ainsi que le phénomène migratoire actuel.
Après cette rencontre en tête-à-tête, le Premier ministre, issu du Parti démocratique socialiste du Monténégro (DPS), a offert au pontife un cadre comportant une frise traditionnelle de l’armée monténégrine. Le pape pour sa part a offert un médaillon représentant la paix ainsi que les exhortations apostoliques Evangelii gaudium (2013), Amoris laetitia (2016), Gaudete et exsultate (2018) et Christus vivit (2019), l’encyclique Laudato si’ (2015) et le nouveau message pour la Journée mondiale de la paix, célébrée le 1er janvier 2020.
Après cette audience, Duško Marković a ensuite rencontré le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, accompagné de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats.
Soulignons que le gouvernement monténégrin a soumis début décembre 2019 au parlement de Podgorica son projet de loi sur la nationalisation des biens de l’Eglise orthodoxe, malgré une pétition signée par 100’000 citoyens. L’Etat veut favoriser une «Eglise orthodoxe monténégrine», «un groupuscule schismatique dirigé par un clerc défroqué», dénonce l’Eglise orthodoxe serbe. Cette dernière, qui représente la plus importante communauté religieuse dans ce pays multi-ethnique, se plaint des pressions diverses exercées par le gouvernement. Le gouvernement monténégrin prétend qu’elle est hostile à l’indépendance du pays et qu’elle est généralement trop pro-serbe et pro-russe. (cath.ch/imedia/pad/balkanInsight/be)
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