Le pontife s’exprimait à l’occasion de la présentation des Ecrits, un ouvrage publié par revue jésuite italienne La Civiltà Cattolicà rassemblant des textes rédigés entre 1952 et 1991 de ce religieux qui fut le directeur spirituel du pape actuel.
L’ancien disciple du Père Fiorito s’est rendu en tout début de soirée à la Curie généralice de la Compagnie de Jésus, à quelques centaines de mètres à peine du Vatican. Il y a été accueilli par le Père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites. Le fait même de présenter les Ecrits (Escritos) dans cette aula est «pour moi une manière d’exprimer ma gratitude pour tout ce que la Compagnie de Jésus m’a donné et a fait pour moi».
Le pape François a raconté avoir connu le Père Fiorito en 1961. A cette époque, Jorge Mario Bergoglio rentrait du Chili où il avait accompli sa formation spirituelle. Agé de 45 ans, le Père Fiorito était pour sa part professeur de métaphysique au Colegio Máximo San José, la maison de formation à San Miguel, dans la province de Buenos Aires, en Argentine. C’est à partir de ce moment que le jeune Bergoglio commence à se confier à celui qui deviendra très rapidement son directeur spirituel.
Le Père Fiorito n’avait jamais été un grand bavard, a précisé le successeur de Pierre. «Il parlait peu, mais il avait une grande capacité d’écoute, une écoute capable de discernement, ce qui est une des colonnes du dialogue». Ce dernier terme est l’un des traits caractéristiques de ce jésuite qui «le pratiquait et l’enseignait».
Dans ses accompagnements spirituels, le Père Fiorito «se tenait à l’écart», s’est encore rappelé celui qui en avait bénéficié. «Il respectait ce qu’il t’était arrivé et te laissait libre, sans exhorter et sans porter de jugement». Cela ne veut pas dire qu’il se désintéressait ou n’était pas gagné par l’émotion. Mais il se «tenait en dehors» dans un premier temps pour pouvoir mieux écouter. «Fiorito était le maître du dialogue en premier lieu avec l’écoute».
Un autre aspect saillant chez son ancien directeur spirituel, a noté le pape François, était sa capacité à faire connaître à ses disciples de nombreux bons auteurs. Le ‘Maître Fiorito’ – comment l’appelaient familièrement les jésuites argentins et uruguayens – faisait goûter «le meilleur des meilleurs» auteurs, «sélectionnant des textes et en les commentant dans le Boletín de espiritualidad de la province jésuite d’Argentine qu’il publiait chaque mois.
«Le vrai maître au sens évangélique est heureux que ses disciples deviennent aussi des maîtres, et à son tour il conserve toujours sa condition de disciple», a souligné le pontife argentin. Le Père Fiorito a su transmettre cet «esprit de l’école» dans lequel «aucun disciple ne se sent maître absolu de l’héritage de son professeur» mais souhaite le communiquer, multipliant ainsi «les heureux propriétaires du même trésor spirituel».
Le Père Fiorito a été le grand «désidéologiseur» de la Province d’Argentine «à une époque très idéologisée», a encore salué le premier pape jésuite. L’idéologie est toujours un monologue avec une seule idée, a-t-il résumé. Ainsi donc, le Père Fiorito a désidéologisé en «réveillant la passion de bien dialoguer», avec soi-même, avec les autres et avec le Seigneur. Mais il a également appris à «ne pas dialoguer avec la tentation, de ne pas dialoguer avec le mauvais esprit, avec le Malin». (cath.ch/imedia/pad/be)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/francois-salue-la-memoire-du-pere-fiorito-son-directeur-spirituel/