Le nouveau président argentin, Alberto Fernandez, a été intronisé le 10 décembre 2019. Il a prêté serment avec la formule : «Pour Dieu, pour la patrie et les saints évangiles». Dans son allocution, le nouveau président a fait référence à plusieurs reprises au «cher pape François». Il a repris nombre de ses expressions comme «culture du gaspillage», «marginalisés et exclus», «inclusion et équité» et «maison commune».
Alberto Fernandez de «Frente de Todos», parti de centre-gauche proche des Péronistes, et dont la colistière était l’ancienne présidente Cristina Kirchner, a été élu le 27 octobre dès le 1er tour face à Mauricio Macri, tenant d’une politique libérale, qui postulait à un second mandat.
Lors de la campagne électorale, l’avocat de 60 ans, catholique modéré a promis de travailler à réduire la forte polarisation politique dans le pays. Il s’est surtout engagé à réduire et même mettre un terme à la pauvreté extrême qui ronge la société argentine.
La pauvreté en Argentine touchait 32% de la population fin 2018, le taux le plus élevé depuis la grave crise économique de 2001, selon l’institut national de statistiques. Au total, 8,9 millions de personnes dans 31 villes principales du pays sont aujourd’hui touchées par la pauvreté. 6,7% se trouvaient en situation d’extrême pauvreté. L’Observatoire social de l’université catholique argentine qui estime que 4 Argentins sur 10 sont pauvres.
«Dans un contexte d’extrême gravité et d’urgence, nous devons comprendre qu’il n’est pas possible de demander des sacrifices à ceux qui ont faim, ni à ceux qui ont du mal à boucler la fin du mois», a relevé le nouveau président.
Pour Albertto Fernandez, «la première et principale libération comme pays est de garantir que la haine n’ait pas de pouvoir sur nos esprits. Que la haine ne nous colonise pas».
Dans un pays qui bat des records d’utilisation de produits phytosanitaires, dont certains, extrêmement toxiques, sont interdits dans de nombreux pays, Alberto Fernandez a rappelé l’importance du combat écologique.
«L’Argentine a besoin d’une politique environnementale active, qui facilite la transition vers un modèle de développement durable, de consommation responsable et d’évaluation de nos ressources naturelles.»
Dans cette optique, le nouveau président argentin entend créer un Ministère de l’Environnement «qui s’inspire de l’encyclique Laudato si’ de notre aimé pape François, une magna carta éthique et écologique universelle». (cath.ch/jcg/mp)
Jean-Claude Gérez
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