L’archevêque de Lyon était mis en cause pour avoir omis de dénoncer à la justice les agissements du Père Bernard Preynat, coupable d’abus sexuels sur des dizaines de mineurs dans les années 1970 à 1990. Le verdict de six mois de prison avec sursis contre le cardinal Barbarin avait créé la stupeur, le 7 mars 2019. Les juges étaient en effet allés bien au-delà du réquisitoire, qui n’avait exhorté à aucune condamnation.
Le verdict reposait sur l’omission de dénonciation devant la justice des crimes commis par le prêtre de son diocèse, alors qu’il était au courant de ses actes depuis 2010 et se les étaient fait rappeler par une victime en 2014.
Le procès en appel ne reviendra ainsi pas sur le fond de l’affaire, car les faits ont été déterminés en première instance. Les avocats de Mgr Barbarin essayeront de démontrer que leur client a été injustement condamné. Ils mettront notamment en avant que le cardinal a servi de «bouc émissaire» et que le procès a été biaisé par un contexte particulièrement péjoratif. Avec notamment un procès tenu en pleine tempête médiatique sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique, ainsi que la sortie du film Grâce à Dieu, de François Ozon, traitant des abus du Père Preynat sous un jour défavorable à l’Eglise.
Les défenseurs du prélat dénoncent, de manière générale, une interprétation beaucoup trop large par les juges du délit «de non dénonciation d’agression sexuelle sur mineurs».
Il s’agit de la dernière voie de recours pour Mgr Barbarin, qui avait présenté sa démission au pape après le verdict de mars. Le pontife l’avait cependant refusée en expliquant justement que toutes les voies recours n’avaient pas été achevées. Entre-temps, le cardinal s’est mis en retrait des affaires publiques et un administrateur apostolique a été nommé à la direction du diocèse de Lyon. (cath.ch/ag/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/debut-du-proces-en-appel-du-cardinal-barbarin/