Suite à une longue enquête de la chaîne de télévision CNN, le prêtre salésien belge âgé de 50 ans a été accusé d’avoir abusé d’au moins deux jeunes garçons en République centrafricaine (RCA).
Alors qu’il avait été précédemment condamné pour abus sur mineurs en Belgique en 2012 par le tribunal correctionnel de Gand pour agression sexuelle, le Père Delft n’aurait pas dû être en contact avec des mineurs. Le religieux salésien avait été banni pendant dix ans de toute fonction susceptible de le mettre en contact avec des jeunes. Il avait été condamné à 18 mois de prison avec sursis avec obligation de suivre un traitement psychologique.
Sa congrégation l’avait envoyé en 2013 en République centrafricaine (RCA) dans une fonction où il n’aurait théoriquement pas dû avoir de contact avec des mineurs, à la demande de Mgr Albert Vanbuel, un évêque salésien, qui était à l’époque en charge du diocèse de Kaga Bandoro, une ville du nord du pays. Après avoir travaillé pendant deux ans à Kaga Bandoro, une ville du nord du pays, il a été nommé en 2015 secrétaire général de la Caritas en RCA. Il semblait avoir toute la confiance de la hiérarchie catholique centrafricaine et il acceptait de se rendre dans des zones extrêmement dangereuses pour superviser et encadrer les actions de l’ONG catholique.
Les salésiens affirment avoir signalé à l’Eglise centrafricaine la situation juridique du Père Luk dès son arrivée en 2013, puis lorsqu’il avait été pressenti pour devenir le secrétaire général de la Caritas. Mais le 18 novembre 2019, le Père Alain-Bienvenu Bangbanzi, président de la Caritas Centrafrique, expliquait au quotidien français «La Croix» que la Conférence épiscopale de RCA n’avait eu confirmation de ce passé que récemment. Le Père Alain-Bienvenu affirme avoir signalé ce prêtre à la justice de son pays. Les salésiens, qui ont rappelé le Père Luk en Belgique, ont fait la même démarche en Belgique.
Caritas Internationalis, une confédération de plus de 160 membres qui travaillent à la base presque partout dans le monde, s’est dit dans un communiqué «profondément attristée et scandalisée par les abus commis sur des mineurs, rapportés par CNN dans son récit sur Luk Delft».
«Nous exprimons notre compassion et notre solidarité aux enfants et à leur famille. Nous remercions ceux qui ont fait un pas en avant. Ils ont notre appui total pour dire leur vérité. A Caritas, nous travaillons constamment pour améliorer notre protection des enfants autant en République centrafricaine que dans le reste du monde, partout où Caritas travaille pour aider ceux qui se trouvent dans le besoin. Notre premier devoir est de protéger ceux que nous servons» a déclaré Aloysius John, secrétaire général de Caritas Internationalis.
Caritas Internationalis aide la Caritas locale en République centrafricaine à enquêter sur les accusations, à renforcer ses mécanismes de protection et à offrir des soins et un soutien à toutes les possibles victimes et à leur famille. Elle a demandé à toutes les organisations nationales du monde entier d’effectuer des vérifications minutieuses de leur gouvernance, de leur personnel, de leurs bénévoles et de leur personnel international. «Caritas encourage quiconque ayant des suspicions en matière de protection à le signaler à la police locale». Un rapport peut également être fait à Caritas internationalis. (cath.ch/cx/rtbf/vaticannews/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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