Avant sa prise de parole, le pape François a allumé un cierge remis par un descendant des chrétiens japonais persécutés. Le pontife s’est ensuite recueilli un long moment avant d’encenser des reliques de saint Paul Miki crucifié ici-même avec ses 25 compagnons le 5 février 1597.
Ce lieu est celui «de l’obscurité de la mort et du martyre», mais aussi de «la lumière de la résurrection», a-t-il déclaré dans son discours. Celle-ci se manifeste partout où le sang des martyrs coule pour «devenir semence de la vie nouvelle que Jésus Christ veut offrir à tous».
Le chef de l’Eglise catholique a demandé de s’unir aux chrétiens qui en diverses parties du monde subissent et connaissent aujourd’hui le martyre à cause de la foi. «Prions pour eux et avec eux, et élevons la voix pour que la liberté religieuse soit garantie pour tous, partout dans le monde, et élevons aussi la voix contre toute manipulation des religions», a-t-il lancé.
«N’oublions pas l’amour à la base du don d’eux-mêmes!», a-t-il encore exhorté. Leur sacrifice ne doit pas devenir seulement une glorieuse relique du passé bien rangée et honorée dans un musée, «mais la mémoire et la flamme vive de tout apostolat dans ce pays, capable de renouveler et d’attiser toujours le zèle pour l’évangélisation».
Après cet hommage, le pape s’est rendu à l’archevêché pour déjeuner avant de célébrer la messe devant 30’000 personnes. Parmi elles, des Coréens, des Chinois, mais aussi des Américains de la base militaire de l’US Forces Japan.
Au cours de son homélie, le pape a incité les fidèles à renouveler leur foi et leur engagement malgré leurs échecs, leurs péchés et leurs limites. Tout cela ne peut déterminer selon lui ni le présent, ni l’avenir. Elles ne sont pas rares, les fois où l’on peut «baigner dans l’atmosphère commode du cri facile et indifférent du ‘sauve-toi toi-même’», a déploré le successeur de Pierre.
C’est pourquoi «nous voulons vivre cet instant où nous pouvons élever nos voix pour professer notre foi en la défense et au service du Seigneur, l’innocent souffrant». Le pontife a alors encouragé à «cheminer sur les traces» de saint Paul Miki et ses compagnons, et de tous les milliers de martyrs du Japon.
«Sur leurs pas, nous voulons aller proclamer avec courage que l’amour donné, offert et célébré par le Christ en croix, est capable de vaincre toutes sortes de haine, d’égoïsme, de moquerie ou d’évasion». Le Christ «est capable de vaincre tout pessimisme stérile» ou tout «bien-être aux allures d’une évasion dans la drogue», a-t-il encore affirmé tandis que la statue de la madone rescapée du bombardement atomique de 1945 est exposée à quelques mètres. Celle-ci était dans la cathédrale d’Urakami, située sous l’épicentre de l’explosion. Récemment retrouvée, elle repose désormais dans la nouvelle cathédrale de Nagasaki.
Après cette cérémonie, le pape a rejoint le mémorial de la paix de Hiroshima pour une rencontre pour la paix. En présence d’une vingtaine de responsables religieux et de victimes de l’attaque atomique, il doit délivrer un nouveau message condamnant les armes nucléaires. (cath.ch/imedia/ah/bh)
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