Avant de prendre la parole, le pape François a déposé une gerbe de fleurs au pied de la colonne indiquant l’épicentre de l’explosion de la bombe atomique. Après s’être recueilli de longs instants, le successeur de Pierre a allumé un bougie posée sur un candélabre en argent réalisé à Rome et dont le Saint-Siège a fait don au musée de la bombe atomique de Nagaski.
«Ce lieu nous rend davantage conscients de la souffrance et de l’horreur que nous les êtres humains nous sommes capables de nous infliger», a alors déclaré le pape devant quelques milliers de Japonais attendant impassibles sous une pluie battante. La plupart attendaient depuis plusieurs heures.
Pourtant, le désir de paix et de stabilité est l’une des plus profondes aspirations du cœur humain. «La possession des armes nucléaires n’est pas la réponse la plus appropriée à ce désir». «Bien au contraire, elle semble le mettre continuellement à l’épreuve», a-t-il déclaré alors qu’a été installée près de lui sur un chevalet, la photo symbole de son voyage.
Celle-ci représente un petit garçon Japonais de Nagasaki apportant au crématorium, au lendemain de l’attaque nucléaire, le corps sans vie de son petit frère. Cette photo avait été distribuée aux journalistes lors de son voyage au Chili. Le pape avait marqué au verso «le fruit de la guerre».
«Notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité», a poursuivi le chef de l’Eglise catholique. Celle-ci est soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui envenime les relations entre les peuples et empêche tout dialogue possible.
La course à l’armement, a déploré le pape, gaspille de précieuses ressources qui pourraient être utilisées «au bénéfice du développement intégral des peuples et pour la protection de l’environnement naturel». Dans le monde d’aujourd’hui, où des millions d’enfants et de familles vivent dans des conditions inhumaines, l’argent dépensé à cette fin constitue selon lui un outrage continuel qui crie vers le ciel.
Le pontife suggère de répondre à la menace des armes nucléaires de façon collective et concertée, sur la base d’une confiance mutuelle. Il devient crucial de créer des instruments qui assurent la confiance et le développement mutuel, estime-t-il, et de compter sur des «leaders qui soient à la hauteur des circonstances».
Après son discours, le pape François a salué le fils du photographe, auteur de l’image de l’enfant Japonais portant le corps de son petit frère. Le pontife s’est rendu non loin, au mémorial de Nishizaka Hill dédié aux martyrs du Japon. (cath.ch/imedia/ah/bh)
La prière de paix
«Je sais que certaines personnes ici présentes ne sont pas catholiques, a déclaré le pape devant l’assemblée de Japonais, mais je suis sûr que nous pouvons tous faire nôtre la prière pour la paix attribuée à saint François d’Assise»:
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
là où il y a la haine, que j’apporte l’amour,
là où il y a l’offense, que j’apporte le pardon,
là où il y a le doute, que j’apporte la foi,
là où il y a le désespoir, que j’apporte l’espérance,
là où il y a les ténèbres, que j’apporte la lumière,
là où il y a la tristesse, que j’apporte la joie.
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