Après trois jours au cœur de Bangkok, le pontife romain s’éloignera de cette immense métropole pour rejoindre le sanctuaire du bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung. A 34 km de la capitale thaïlandaise, ce complexe moderne où reposent les reliques du premier prêtre martyr du pays, a été érigé par le cardinal Michai Kitbunchu, ancien archevêque de Bangkok.
Ordonné prêtre en 1926, Nicolas Bunkerd Kitbamrung évangélise la Thaïlande aux côtés des missionnaires salésiens dès leur arrivée en 1927. Infatigable annonciateur du Christ, il est envoyé au Vietnam, en Birmanie, ainsi que dans les contrées les plus reculées de Thaïlande. Fervent défenseur de la liberté de culte dans un environnement bouddhiste, il est rapidement soupçonné d’espionnage et de collaboration avec le gouvernement français.
Arrêté et mis en prison en 1941 pour «rébellion contre le Royaume», il meurt trois ans plus tard de la tuberculose. Durant sa captivité, sa fidélité au Christ ne faiblit pas: pas moins de 68 de ses compagnons de prison seront baptisés de sa main. Le bienheureux Nicolas a offert un «témoignage courageux dans les épreuves», estimait le pape Jean Paul II devant des pèlerins reçus au lendemain de sa messe de béatification, en 2000. Selon le pontife polonais, ce Thaïlandais s’est illustré par «la force de sa foi», particulièrement «visible lorsqu’il pardonna ceux qui l’avaient faussement accusé, privé de ses libertés et fait tant souffrir».
Quelques jours plus tard, le 24 novembre, au Pays du soleil levant, le pontife argentin s’arrêtera près de Nagasaki, à Nishizaka Hill, lieu du martyr de saint Paul Miki et de ses 25 compagnons. Ordonné prêtre chez les Jésuites, ce Japonais à la foi ardente brille par ses prédications, notamment auprès des samouraïs. Bien vite, il devient collaborateur du supérieur provincial. En 1587, un décret du gouverneur Hideyoshi somme cependant les missionnaires de quitter le territoire, brisant ainsi leur élan évangélisateur.
Lorsque les membres de la Compagnie de Jésus sont arrêtés quelques années plus tard, en 1596, Paul Miki se livre aux mains des autorités pour se joindre à eux. Avec lui, 25 chrétiens, parmi lesquels des clercs, des laïcs engagés ou encore des servants d’autel sont torturés. Traînés dans la ville afin d’intimider le reste de la population, ils continuent de chanter les louanges du Christ jusqu’à leur crucifixion.
«Je vous le déclare, il n’y a pas d’autre moyen de Salut que la religion chrétienne. Je pardonne aux auteurs de ma mort ; je les conjure de recevoir le baptême» : tels seront les derniers mots de saint Paul Miki du haut de sa croix. Béatifié en 1627, cet inlassable prédicateur est canonisé par Pie IX en 1862. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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