Le pape François a déjà nommé un successeur dont le nom sera révélé à son retour du voyage apostolique en Thailande et au Japon, soit le 26 novembre.
Surnommé le «James Bond» de la finance au Vatican par le magazine britannique The Economist, le Suisse René Brülhart a été nommé en 2012 président de l’Autorité d’information financière. Cette institution au sein du Vatican est chargée de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le remerciant pour ses services au cours des dernières années, le pape François a décidé de nommer son successeur. Il a ainsi identifié «une personnalité au profil professionnel élevé et à la compétence reconnue sur le plan international». La nomination de celle-ci sera publiée et prendra effet au retour du Saint-Père de son voyage apostolique en Thaïlande et au Japon, le 26 novembre 2019.
Cette nouvelle nomination, assure encore le Saint-Siège, permettra «d’assurer la continuité de l’action institutionnelle de l’AIF à l’heure actuelle en ce qui concerne des engagements internes et internationaux particuliers». Dans un nouveau communiqué, le directeur du Bureau de presse, Matteo Bruni, a souligné que ce report de nomination était «nécessaire pour le respect des engagements institutionnels antérieurs» et pour la définition de «certaines procédures internes du Saint-Siège».
En mai dernier, le Bureau de presse du Saint-Siège avait réagi à des accusations dirigées contre René Brülhart. Le Bureau de presse avait affirmé que celui-ci «ne faisait l’objet d’aucune poursuite pénale que ce soit directement ou indirectement, en Suisse ou dans d’autres pays».
Le quotidien La Tribune de Genève avait révélé le 12 mai 2019 que le Fribourgeois âgé de 47 ans avait vu des fonds de ses sociétés bloqués par la justice suisse après un signalement de l’autorité de lutte contre le blanchiment. Le Ministère public de la Confédération (MPC) avait notamment bloqué des transactions de quelque 2,5 millions d’euros entre une société genevoise nommée PetroSaudi – impliquée dans un scandale de détournement de fonds – et des entreprises dont René Brülhart détient des parts.
Dans ses réponses au quotidien genevois, René Brülhart avait assuré qu’il appliquait dans son travail «les exigences les plus strictes en matière de respect des dispositions légales et des normes éthiques». Sans cela, avait-il assuré, il lui «serait impossible d’assumer de manière crédible des mandats à grande responsabilité telle que la présidence de la surveillance des finances au Vatican».
Ce départ intervient alors que Tommaso Di Ruzza, numéro deux et directeur de l’AIF a été récemment «suspendu par précaution». Le 1er octobre 2019, les bureaux de l’Italien ont été fouillés par la Gendarmerie vaticane dans le cadre d’une enquête suite à des plaintes déposées par l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) et le Bureau du réviseur général. En pleine enquête, René Brülhart avait défendu fermement son numéro deux, via un communiqué publié par le Saint-Siège.
Le pape remercie le Suisse pour le service rendu ces dernières années. René Brülhart travaille au sein de l’AIF depuis novembre 2012. Il en a été d’abord nommé directeur par Benoît XVI avant d’être promu président deux ans plus tard par François. C’est le premier laïc à occuper ce poste. (cath.ch/imedia/ah/be)
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