Pour ce 32e voyage apostolique, le pontife sera notamment accompagné du cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, et du cardinal Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, déclare Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
Il s’agira pour le pape François, au cours de ce voyage, d’encourager et soutenir les petites communautés chrétiennes de ces deux pays d’Asie, a expliqué Matteo Bruni. Ce thème est le principal motif de ces deux visites apostoliques, a-t-il insisté. En Thaïlande comme au Japon, le pourcentage de fidèles catholiques est particulièrement faible: on compte 0,59% de baptisés catholiques parmi la population thaïlandaise pour 0,42% de Japonais, soit respectivement 389’000 et 536’000 catholiques.
L’autre thème majeur sera la rencontre et le dialogue avec les autres religions, en particulier avec les bouddhistes et les shintoïstes. C’est dans cette perspective que le pape François se rendra au monastère Wat Ratchabophit Sathit Maha Simaram de Bangkok, haut lieu du bouddhisme, où réside le 20e patriarche suprême Somdej Phra Maha Muneewong. C’est de là qu’une délégation de moines bouddhistes est partie à Rome pour rencontrer Paul VI dans les années 1970.
Dans les deux pays, les chrétiens font face à une société qui se sécularise, a encore souligné Matteo Bruni. Une tendance observable particulièrement au Japon, a-t-il expliqué. C’est pourquoi le pape François y encouragera les fidèles catholiques à communiquer une «culture de vie» à leurs prochains.
Le thème de la vie sera donc particulièrement présent dans les discours du pontife au sein de ces nations à fort taux de suicide: 14,4 pour 100’000 habitants en Thaïlande contre 26 pour 100’000 habitants au Japon. Dans ces deux sociétés, les chrétiens seront invités à «restituer» un sens spirituel à la population.
Le thème de la vie sera aussi abordé par le biais de l’environnement, comme par celui de la paix. Ces deux aspects seront au cœur des interventions du Saint-Père, a encore affirmé Matteo Bruni. Dans la droite lignée de ces prédécesseurs, le pape consacrera en particulier sa journée du 24 novembre, à Hiroshima et Nagasaki, à lancer solennellement un appel en faveur du désarmement nucléaire.
A noter par ailleurs, le survol de l’avion papal le 23 novembre au-dessus de la République populaire de Chine – avec laquelle le Saint-Siège a récemment signé un accord sur la nomination des évêques. Il survolera également Taïwan – en crise diplomatique avec la Chine – ainsi que Hong Kong – en proie à de violentes manifestations. Comme il est d’usage à cette occasion, le pontife devrait délivrer des télégrammes à leur chef d’Etat. AH/JB
L’Eglise catholique thaïlandaise, un petit troupeau à encourager
Le pape François s’envole mardi soir 19 novembre de Rome pour un nouveau voyage apostolique en Asie, qui le mènera en Thaïlande puis au Japon. Il sera le deuxième pape à se rendre dans ces pays après les visites de Jean Paul II sur l’archipel nippon en 1981 et sur le sol thaïlandais en 1984. Dans l’ancien royaume de Siam, l’Eglise catholique est une toute petite minorité que le pape vient encourager.
C’est à l’occasion du 350e anniversaire de la création du vicariat apostolique de Siam en 1669, que le pape François effectuera sa visite de deux jours en Thaïlande. Un pays bouddhiste à plus de 90 % et où la minorité chrétienne ne représente qu’à peine 1% des habitants. Ce voyage apostolique aura donc pour premier objectif de soutenir la foi de cette petite communauté. «Je prie pour que vous grandissiez en sainteté et que vous continuiez à répandre le règne du Christ, en soutenant la solidarité, la fraternité et l’aspiration envers le bien, la vérité et la justice dans votre beau pays», écrivait le souverain pontife dans un message envoyé au mois de mai dernier.
La minorité karen
La communauté catholique locale se divise entre les expatriés vivant dans les grandes villes et les membres des communautés autochtones comme la minorité karen, un peuple de montagnards du Nord du pays. A l’échelle du pays, ils représentent un petit noyau de 250’000 personnes. Peuple minoritaire originaire des contreforts de l’Himalaya, les Karens sont nomades à l’origine, vivant de chasse, de pêche et de cueillette. Regroupés en petits villages, vivant loin du monde connecté, ils ont une connaissance précieuse de la nature. Leur style de vie, communautaire et encore traditionnel, est constamment menacé par les évolutions économiques et sociales du pays, en condamnant certains à fuir vers les villes.
Ces Karens ont reçu l’Evangile il y a 60 ans, grâce au zèle du Père Joseph Quintard, des Missions Etrangères de Paris (MEP). Il s’installe à Maesot, dans le Nord-Est de la Thaïlande. A Maewé, à 200 kilomètres de là, il y ouvre une école et un foyer, célèbre la messe. Un foyer missionnaire est né, continué depuis 2004 par le Père Alain Bourdery, lui aussi formé aux MEP. Le «pado» (»Père» en langue karen) Alain y poursuit l’œuvre de son prédécesseur. Une mission qui porte ses fruits aujourd’hui puisque un premier prêtre karen a été ordonné en mai 2019, une grande joie pour la communauté locale. (cath.ch/imedia/ah/vaticannews/be)
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