Prier Témoigner: 30 ans d’évangélisation en terres romandes!

Le festival Prier Témoigner, qui s’est déroulé durant le week-end des 16 et 17 novembre 2019 à l’Université de Fribourg sur le thème «30 ans: on sème toujours», va se renouveler dès l’an prochain. Organisé le 7 novembre 2020, il ne se tiendra plus que sur un seul jour.

La 31e édition aura lieu sans Claude Schenker. Le Fribourgeois, qui quitte le comité après deux décennies à sa tête, évoque la nécessité d’un certain renouveau de l’événement.  

Avec quelque 1’000 participants sur le week-end, dont la moitié d’adolescents et plus de 800 personnes le samedi soir lors d’une procession aux flambeaux dans les rues de Fribourg, Prier Témoigner connaît une fréquentation stable, quoiqu’en légère baisse, selon Claude Schenker.

En lien avec les évêques de Suisse,

Le festival a accueilli, le samedi, plus de 400 confirmands, dont près de 200 venant de Bulle et environs (UP de Notre-Dame de Compassion). Des communautés (Focolari, Verbe de Vie, Service Hospitalier de l’Ordre de Malte en Suisse SHOMS, etc.),  des familles et des personnes individuelles de tous âges sont venus du Gros de  Vaud, de Nyon, Morges, Zurich, du Jura, voire de Neuchâtel, de Genève et du Valais.

Créé en 1990, Prier Témoigner est la rencontre annuelle de l’antenne romande du Réseau Mondial de Prière du Pape, anciennement Apostolat de la Prière. L’association travaille en lien avec les évêques de Suisse, qui étaient représentés cette année pour la première fois par Mgr Marian Eleganti, évêque auxiliaire de Coire et, de 2010 à 2018, évêque des jeunes pour la Suisse alémanique et le Tessin. Le comité de Prier Témoigner est composé d’une dizaine de bénévoles, laïcs, religieux ou représentants de communautés et groupes constitués romands. Il a été dirigé jusqu’en 1998 par Daniel Pittet, et a été depuis cette date sous la houlette de Claude Schenker.

Daniel Pittet à la conférence de presse du festival Prier Témoigner, aux côtés de Mgr Marian Eleganti | © B. Hallet

Festival pour la nouvelle évangélisation

Cette 30e édition du «festival pour la nouvelle évangélisation» s’est achevée par une messe festive le dimanche à l’Université de Fribourg. Personnalité bien connue dans l’Eglise catholique de Suisse romande, en particulier à travers ses deux derniers ouvrages «Aimer c’est tout donner» et «Mon père je vous pardonne», Daniel Pittet était l’un des «intervenants vedettes» de cette année.  

Le Fribourgeois, qui a pu communiquer à l’auditoire un petit sms qu’il venait de recevoir du pape François, devenu son ami, a su capter l’attention du public en évoquant sans tabous son parcours d’enfant violé durant quatre ans par un prêtre qui l’a abusé dès ses huit ans. Il a témoigné de l’horreur de la pédopornographie qui fait toujours des ravages à l’heure actuelle.

Aborder sans tabous le délicat sujet des abus sexuels

Malgré sa profonde souffrance, les dépressions et les thérapies nécessaires, il a redit sa fidélité à l’Eglise, au sein de laquelle il a trouvé d’autres prêtres et témoins qui l’ont appuyé et soutenu. Claude Schenker a salué le fait qu’il a été possible, au sein d’un rassemblement catholique, d’évoquer sans tabou, dans le respect et dans un dialogue très libre avec les participants, le délicat sujet des abus sexuels.

Des questions anonymes ont été adressées par écrit au témoin, et provenaient visiblement de victimes elles-mêmes. «Malgré ce que tu as vécu, tu aimes toujours l’Eglise !», a lancé Claude Schenker, admiratif, à l’adresse de Daniel Pittet, lors de la conférence de presse de dimanche.

L’abbé Nicolas Glasson a salué le travail de Claude Schenker durant deux décennies | © B. Hallet

L’abbé Nicolas Glasson, supérieur du séminaire diocésain du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg, et vicaire épiscopal pour la culture de l’appel et les vocations, redoutait le temps des questions après l’intervention de Daniel Pittet. Il a relevé que l’on a été «au cœur du problème», mais que cela s’était passé «dans la paix et en vérité».

«Il va laisser un grand vide!»

«Alors qu’on a encore la réputation de vouloir cacher ces réalités, on a vu qu’on pouvait en parler sereinement avec les jeunes. Cela a fait du bien à tout le monde!» L’abbé Glasson a également salué le fait qu’ayant été la cheville  ouvrière de ce festival durant deux décennies, Claude Schenker lui a donné «sa patine». «Il ne sera pas facile d’assurer la suite, il va laisser un grand vide!»

Mgr Eleganti, «l’évêque de festival», a souligné l’importance, lors d’un tel rassemblement, de l’adoration et des confessions. Et de relever la nécessité d’allier prière et témoignage: «Le fait que l’on prie ouvre la conscience, les arguments seuls ne suffisent souvent pas à convaincre!» (cath.ch/be)

Tombée du nid

Le grand témoin du samedi soir, Clotilde Noël, est la fondatrice, avec son mari Nicolas, de l’association Tombée du nid, avec pour objectifs d’initier et soutenir des projets liés au handicap. Il s’agit de favoriser l’inclusion des plus faibles et des plus démunis au cœur de la cité. Clotilde Noël a su toucher les participants de tous âges avec son désir de vie et d’amour sans aucune limite.
Avec son mari Nicolas, déjà à la tête d’une nombreuse famille, ils décident d’adopter encore trois enfants porteurs de handicap. Nicolas Glasson souligne qu’elle a bien su montrer aux jeunes un regard chrétien sur des réalités de société. De remarquables intervenants et témoins, des participants représentant tous les visages de l’Eglise de Suisse romande et d’au-delà, une ambiance intergénérationnelle de ferveur et de fête: l’édition 2019 a une nouvelle fois pleinement satisfait les organisateurs, souligne Claude Schenker. JB

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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